Épidémie de choléra en République du Soudan

medecinedesvoyages.net

Au Soudan, le 8 septembre 2019, le Ministère fédéral de la santé (FMoH) a notifié à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) une épidémie de choléra dans quatre localités de l'État du Nil Bleu, dans le sud-est du Soudan, limitrophe de l'Éthiopie et du Sud-Soudan.Le premier cas a été détecté le 28 août.

Entre le 28 août et le 12 octobre, 278 cas présumés de choléra, dont 8 décès (létalité: 2,88 %), ont été notifiés dans quatre localités de l'État du Nil Bleu, notamment Er Roseires(113 cas), Ad Damazin (55 cas). , Wad Almahi (3 cas) et Baw (5 cas), et cinq localités de l'État de Sannar, notamment Abu Hugar (80 cas), Singa (4 cas), Alsoky (14 cas), Aldaly wa Almzmom (3 cas) et Sennar (1 cas).

Cent soixante douze cas étaient des femmes (62 %) et 238 (93,1 %) avaient plus de 5 ans.

Au 2 octobre, 28 échantillons sur 42 (67 %) testés provenant d'États touchés avaient été confirmés par culture par Vibrio cholerae O1 Ogawa dans le laboratoire national de santé publique.

Évaluation des risques de l'OMS

Le Soudan est confronté à une augmentation continue des cas présumés de choléra depuis 2016.

L'épidémie actuelle a été rapportée à la suite de récentes tempêtes de pluie et d'inondations dans 15 États. Avec les inondations en cours et les dommages étendus aux infrastructures, il est à craindre que le nombre de cas ne se multiplie.

Bien que l'État du Nil Bleu partage des frontières avec l'Éthiopie et le Soudan du Sud, rien n'indique actuellement la propagation transfrontalière de l'épidémie.

Le risque de propagation est plus préoccupant dans les zones situées le long du Nil (y compris Khartoum).Le gouvernement a rapidement réagi à la détection des cas et les autorités nationales ont mis en œuvre les mesures de contrôle nécessaires, avec l'aide de partenaires, pour contenir l'épidémie.

Rappels sur le choléra

Le choléra est une maladie diarrhéique épidémique, strictement humaine, due à des bactéries appartenant aux sérogroupes O1 et O139 de l'espèce Vibrio cholerae.La maladie résulte de l'absorption d'eau ou d'aliments contaminés. Une fois dans l'intestin, les vibrions sécrètent la toxine cholérique, principale responsable de l'importante déshydratation qui caractérise l'infection.

L'incubation, de quelques heures à quelques jours, est suivie de violentes diarrhées et de vomissements, sans fièvre. La période d'incubation courte augmente le caractère potentiellement explosif des épidémies. En l'absence de traitement, la mort survient en 1 à 3 jours, par collapsus cardio-vasculaire dans 25 à 50% des cas. La mortalité est plus élevée chez les enfants, les personnes âgées et chez les individus fragilisés.

Une augmentation inhabituelle du nombre de cas de choléra dans la corne de l'Afrique et dans la Golfe d'Aden est notée ces dernières années. Dans ce contexte, le risque d'infection cholérique chez les voyageurs en visite dans ces pays reste faible, même si la probabilité d'une importation sporadique de cas pouvait augmenter.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, la vaccination devrait être envisagée pour les voyageurs à haut risque tels que les secouristes / secouristes qui sont susceptibles d'être directement exposés. La vaccination n'est généralement pas recommandée pour les autres voyageurs.

Le risque de choléra est très faible pour le voyageur et le vaccin contre la choléra n'est conseillé que dans des cas très spécifiques, pris en compte par le système expert de MesVaccins.net et Medecinedesvoyages.net.

Il est conseillé au voyageur de :

  • se laver fréquemment les mains à l'eau et au savon, en particulier avant toute prise alimentaire ;
  • éviter l'usage des serviettes collectives ;
  • ne manger que des aliments cuits ;
  • éviter la consommation de poissons, coquillages, ou fruits de mer autrement que bien cuits ou frits ;
  • peler soigneusement, à défaut cuire ou désinfecter les fruits et légumes ;
  • ne boire que de l'eau minérale en bouteille capsulée ou de l'eau traitée (par chloration, par Troclosène sodique ou par ébullition) ;
  • ne pas consommer de glaçons, de crèmes glacées ou sorbets en vente publique.

Conseils de l'OMS

L'OMS recommande une prise en charge adéquate et rapide des cas.Améliorer l'accès à l'eau potable et aux infrastructures d'assainissement, ainsi que les pratiques d'hygiène et la sécurité alimentaire dans les communautés touchées sont les moyens les plus efficaces de contrôler le choléra.

Les principaux messages de communication en matière de santé publique devraient être communiqués à la population.La vaccination doit être envisagée pour compléter les activités essentielles de prévention et de contrôle et aider à prévenir la propagation de l'épidémie.

L'OMS ne recommande aucune restriction de voyage ou de commerce au Soudan sur la base des informations actuellement disponibles.

Source : Organisation mondiale de la santé.