Mise en œuvre de la vaccination anti-covid 19 : la Haute Autorité de santé consulte

Publié le 11 nov. 2020 à 17h23

Biographie

MD, PhD, ancien directeur scientifique de l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA), Brétigny sur Orge, France.

Habilitation à diriger les recherches.

Enseignant à l’Ecole du Val-de-Grâce, à l’université d’Aix-Marseille, à l’Institut de formation en soins infirmiers Saint Joseph, Marseille.

Expert auprès de Santé publique France, de la Haute autorité de santé (HAS) et du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC).

Membre du Comité de protection des personnes (CPP) Sud-Ouest et Outre-mer II.

Liens d'intérêt

Absence de lien avec l’industrie pharmaceutique.

Aucune participation à des études cliniques de médicaments ou vaccins.

Déclaration établie le 2 janvier 2012, mise à jour le 21 septembre 2021.

Dans la suite de ce qui était annoncé dans l'avis du CARE du 9 juillet 2020 et la note de cadrage du 23 juillet 2020 (notre actualité du 27 octobre 2020), la Haute Autorité de santé (HAS) vient de lancer une consultation publique sur le projet de recommandations élaboré pour la mise en œuvre de la vaccination anti-covid 19 (1). Cette consultation vise à obtenir, auprès des "principaux acteurs de la vaccination", "des propositions et des éléments nouveaux pour enrichir, compléter et finaliser le travail proposé à la consultation et de mesurer la lisibilité, l’acceptabilité et l’applicabilité du projet de recommandations". "Il s’agit également de confronter les réflexions des experts de la HAS aux opinions et aux pratiques des patients, usagers ou professionnels".

Les recommandations provisoires soumises à consultation font l'objet d'un document daté du 9 novembre (2). Y sont précisés les grands objectifs poursuivis :

  • favoriser l'adhésion du public et de tous les acteurs impliqués, en (r)établissant une relation de confiance et en écartant la possibilité d'un caractère obligatoire de la vaccination ;
  • établir une stratégie pragmatique et flexible, rendant l'accès à la vaccination simple et efficace ; il faut donc permettre de vacciner au plus près de la population en ayant recours à la médecine de ville, aux pharmaciens d'officine, aux infirmières et aux sages-femmes, ce qui implique la mise en place d'outils de coordination ;
  • informer au mieux et en continu les acteurs et le public, en particulier sur les données d'une pharmacovigilance renforcée.

Pour formuler les recommandations, le groupe de travail de la HAS a pris en compte les enseignements tirés de campagnes de vaccination antérieures, notamment celle contre la grippe pandémique H1N1 en 2009 : il en ressort que la mobilisation forte des professionnels de santé de proximité est une "condition indispensable au succès" de la vaccination contre la covid 19. Les avis déjà rendus par certains pays étrangers et les résultats d'enquêtes d'acceptabilité menées auprès de différents groupes ont également été pris en compte.

La communication, sa transparence et la qualité des données exploitées se trouvent ainsi au cœur de la stratégie proposée. Elles doivent permettre de rétablir le lien de confiance entre les autorités et la population, grâce à l'implication des représentants d'usagers. Ceux-ci devront avoir accès pour cela aux procédures d'évaluation sur lesquelles sont fondées les recommandations.

Le document ne détaille pas les solutions envisageables pour atteindre ces objectifs mais propose des pistes ou des orientations, comme la création d'outils "permettant de recueillir en temps réel les doutes et les questions" et la "transmission d’une information personnalisée et individuelle". Les bases de l’assurance maladie ne permettant pas d'identifier toutes les personnes concernées par les recommandations vaccinales, la HAS propose de mettre en place des "dispositifs d’information spécifiques" qui restent à définir.

En outre, une "traçabilité systématique des vaccinations réalisées sera nécessaire" et le système de pharmacovigilance renforcée devra être capable de repérer et de documenter les échecs vaccinaux ou les "éventuelles erreurs de schémas vaccinaux" (comme des "intervalles entre deux doses différents de ceux recommandés" ou "l’administration en seconde dose d’une spécialité vaccinale différente de la première dose").

Référence

  1. Consultation publique : projet de recommandations intermédiaires sur les modalités de mise en œuvre de la vaccination contre la Covid-19.
  2. Stratégie vaccinale contre la Covid-19 : recommandations intermédiaires sur les modalités de mise en œuvre de la vaccination - Document provisoire soumis à la consultation publique (09/11/2019).