L'Argentine confirme 5 décès et 39 cas d'encéphalite équine occidentale chez l'homme

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Au 28 janvier, l'Argentine a enregistré jusqu'à présent un total de cinq décès et 39 cas de personnes infectées par le virus de l'encéphalite équine occidentale (EEO), la première épidémie de la maladie dans le pays depuis 1996 (voir la nouvelle du 16 décembre).

Les cas de la maladie se sont concentrés principalement dans la région centrale du pays, avec 38 des 39 cas dans les provinces de Buenos Aires (23), Santa Fe (10), Entre Rios (3) et Cordoba (2), ainsi qu'un autre à Santiago del Estero (nord). Tous les cas ont dû être hospitalisés. L'âge moyen des cas confirmés était de 55 ans (9 mois à 81 ans) et 89% des cas concernaient des hommes.

Les décès sont survenus chez des personnes âgées de 36 à 74 ans : trois hommes et deux femmes. Quatre des cinq malades décédés ont déclaré avoir vécu, travaillé ou visité une zone rurale et tous avaient des pathologies intercurrentes (diabète, maladie oncologique). Les cas décédés résidaient dans les provinces de Buenos Aire (trois), Entre Rios (un) et [Santa Fe](http://Santa Fe) (un).

Le ministère de la santé a recommandé à la population d'assainir l'environnement des lieux où des chevaux sont élevés ou où il y a des activités liées aux équidés, ainsi que de protéger les personnes qui travaillent ou vivent à proximité d'endroits propices au développement des moustiques ou à la présence d'équidés.

En ce qui concerne les cas chez les équidés, selon les données du Service national de la santé et de la qualité agroalimentaire (Senasa) mises à jour au 25 janvier, un total de 1 296 foyers positifs ont été confirmés, dont 43 par diagnostic de laboratoire et 1 253 par diagnostic clinique (par symptomatologie et lien épidémiologique). Les foyers chez les équidés ont été enregistrés dans 16 des 24 provinces du pays. La vaccination contre l'encéphalomyélite équine de l'Est et de l'Ouest est obligatoire pour tous les équidés âgés d'au moins deux mois.

Rappel sur les encéphalites équines :

On distingue quatre encéphalites « exotiques », l'encéphalite équine japonaise (EEJ), l'encéphalite équine vénézuélienne (EEV) et les encéphalites équines de l’Est et de l’Ouest (EEE et EEO). Elles sont provoquées par des virus de la famille des Flaviviridae pour l’EEJ et des Togavirivae pour les autres. Ces maladies sont en expansion comme de nombreuses maladies à transmission vectorielle. Ces quatre encéphalites «exotiques» sont des zoonoses (maladies transmissibles à l’homme).

Les encéphalites équines de l’Est, de l’Ouest et Vénézuélienne sont présentes sur tout le continent américain. L’encéphalite japonaise affecte, quant à elle, toute l’Asie du Sud-Est, y compris le Japon et l’Indonésie et s’étend jusqu’au nord de l’Australie. La distribution géographique de ces maladies est en expansion mais n’atteint pas actuellement l’Europe.

Les arbovirus, responsables de ces encéphalites, sont transmis principalement par des arthropodes hématophages (insectes qui se nourrissent de sang), notamment des moustiques. Des réservoirs existent pour les 4 agents pathogènes. Les espèces réservoirs sont principalement des oiseaux et des rongeurs (sauvages), mais aussi des porcs pour l’encéphalite japonaise.

Chez l'homme la plupart des cas d'EEO sont associés à des épidémies chez les oiseaux ou les chevaux. La majorité des cas sont subcliniques. Il n'y a pas d'éruption cutanée associée. Lorsqu'elles sont symptomatiques, les personnes infectées présentent des symptômes prodromiques non spécifiques de fièvre, de frissons, de malaise, de faiblesse et de myalgies, typiques de nombreuses infections virales et transmises par les moustiques. La plupart des cas symptomatiques se résorbent spontanément en quelques jours, sans séquelles. Les patients peuvent également se plaindre de maux de tête, de raideur de la nuque, de nausées et de vomissements. L'évolution vers une maladie neuro-invasive est plus fréquente aux âges extrêmes et se manifeste par des vertiges, une photophobie, une confusion, une agitation, une somnolence, un coma, une spasticité et des crises d'épilepsie. Les symptômes neurologiques peuvent se développer plus rapidement chez les enfants que chez les adultes. Les jeunes enfants sont les plus susceptibles de souffrir d'un handicap neurologique permanent, et les personnes âgées sont les plus susceptibles de mourir de complications. Les patients qui se remettent de la maladie neurologique aiguë peuvent se plaindre de fatigue, de maux de tête et d'irritabilité pendant des années.

Il n'y a ni traitement curatif spécifique, ni vaccin chez l'homme.

Les patients qui contractent le virus mais ne développent pas de symptômes neurologiques se rétablissent complètement, tout comme la plupart des adultes qui ne présentent qu'une maladie neurologique légère. Les enfants qui développent une maladie neurologique ont 30 % de chances de souffrir d'un handicap permanent tel que des crises d'épilepsie, de la spasticité et des troubles cognitifs ou comportementaux. Par rapport à l'encéphalite équine de l'Est, pour laquelle la mortalité avoisine les 70 %, la mortalité est faible, de l'ordre de 4 % seulement. La plupart des décès surviennent chez des patients âgés.

Références : (1) Leslie V. Simon; Ryan Coffey; Michelle A. Fischer. Western Equine Encephalitis. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2023. (2) Encéphalites équines exotiques. Réseau d'Epidémio-Surveillance en Pathologie Équine (RESPE).

Soruce : Xinhua