L'OMS évalue comme modéré pour le Bangladesh le risque global d'infection par le virus Nipah

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Les foyers d'infection par le virus Nipah (NiV) sont saisonniers au Bangladesh, les cas se produisant généralement chaque année entre décembre et avril, correspondant à la récolte et à la consommation de la sève de palmier-dattier. Depuis le 1er janvier et jusqu'au 9 février 2024, deux cas de NiV confirmés en laboratoire ont été signalés dans la division de Dhaka au Bangladesh. Les deux cas sont décédés (voir les nouvelles du 5 février et du 29 janvier).

L'OMS estime que le risque global au niveau national est modéré en raison de la gravité de la maladie, des limites du traitement, de l'habitat naturel partagé par les chauves-souris et les partenaires de transmission zoonotique, et du fait qu'il n'existe pas de vaccins homologués pour prévenir l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine.

Sur la base des informations actuellement disponibles, l'OMS ne recommande aucune restriction de voyage et/ou de commerce à l'égard du Bangladesh.

En l'absence de vaccin ou de traitement homologué pour la maladie à virus Nipah, la réduction ou la prévention de l'infection passe par le renforcement de la surveillance de la détection précoce et de la recherche des contacts, la sensibilisation aux facteurs de risque et le soutien aux mesures que les personnes peuvent prendre pour réduire l'exposition au NiV. La prise en charge des cas doit se concentrer sur la fourniture de soins de soutien en temps opportun et s'appuyer sur un bon système de laboratoire. Des soins de soutien intensifs sont recommandés pour traiter les complications respiratoires et neurologiques graves.

L'OMS précise les mesures de prévention à mettre en œuvre :

Réduire le risque de transmission de la chauve-souris à l'homme : Les efforts de prévention de la transmission doivent d'abord se concentrer sur la réduction de l'accès des chauves-souris à la sève de palmier dattier et à d'autres produits alimentaires frais. Le jus de palmier dattier fraîchement recueilli doit être bouilli et les fruits doivent être soigneusement lavés et pelés avant d'être consommés. Les fruits présentant des traces de morsures de chauves-souris doivent être jetés. Les zones où les chauves-souris sont connues pour se percher doivent être évitée.

Réduire le risque de transmission de l'animal à l'homme : Une infection naturelle chez les animaux a été décrite chez des porcs d'élevage, des chevaux et des chats domestiques et sauvages. Il convient de porter des gants et d'autres vêtements de protection lors de la manipulation d'animaux malades ou de leurs tissus, ainsi que lors des procédures d'abattage et de réforme. Dans la mesure du possible, les personnes doivent éviter d'être en contact avec des porcs infectés. Dans les zones endémiques, lors de l'établissement de nouvelles exploitations porcines, il convient de tenir compte de la présence de chauves-souris frugivores dans la région et, d'une manière générale, de protéger les aliments pour porcs et les porcheries contre les chauves-souris lorsque c'est possible.

Réduction du risque de transmission interhumaine : Il convient d'éviter tout contact physique étroit et non protégé avec des personnes infectées par le virus de l'immunodéficience humaine. Il convient de se laver régulièrement les mains après avoir soigné ou rendu visite à des personnes malades.

Contrôle de l'infection dans les établissements de soins : Les professionnels de la santé qui s'occupent de patients dont l'infection est suspectée ou confirmée, ou qui manipulent leurs échantillons, doivent appliquer à tout moment les précautions standard de lutte contre l'infection. Comme des cas de transmission interhumaine ont été signalés, en particulier dans les établissements de soins, des précautions contre les contacts et les gouttelettes doivent être prises en plus des précautions standard. Des précautions contre la transmission par voie aérienne peuvent s'avérer nécessaires dans certaines circonstances.  Les échantillons prélevés sur des personnes et des animaux suspectés d'être infectés par le NiV doivent être manipulés par du personnel qualifié travaillant dans des laboratoires convenablement équipés. 

Source : Organisation mondiale de la Santé