Grippe aviaire H5N1 au Cambodge : 14ème cas humain de l'année

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Au Cambodge, le ministère de la Santé a annoncé aujourd'hui une nouvelle infection par le virus H5N1 de la grippe aviaire, la quatorzième cette année dans le pays.

Ce dernier cas concerne un homme de 26 ans originaire de la province de Siem Reap, dans le nord-ouest du pays. Il est hospitalisé et reçoit des soins intensifs, a indiqué le ministère dans une publication Facebook traduite et publiée par Avian Flu Diary, un blog d'actualités sur les maladies infectieuses. La maladie de cet homme a été confirmée le 26 juillet.

Les enquêteurs ont découvert des poulets malades et morts près du domicile du patient, qu'il avait abattus environ trois jours avant l'apparition des symptômes. Les autorités sanitaires enquêtent sur la situation des volailles, recherchent les contacts de l'homme et distribuent de l'oseltamivir (Tamiflu) à ses proches.

Erik Karlsson, docteur en médecine et membre du Centre national de la grippe et de l'Institut Pasteur du Cambodge, a déclaré aujourd'hui sur X que sur les 14 cas signalés cette année, 7 étaient mortels, soit un taux de létalité (TLC) de 50 %. Il a également souligné que, depuis 2005, sur 86 infections humaines au virus H5N1 signalées dans le pays, 50 étaient mortelles, soit un TLC de 58,1 %.

Le Cambodge continue d'adopter une approche « Une seule santé » pour répondre aux épidémies chez les volailles et aux infections chez les personnes, a déclaré Karlsson, ajoutant que la détection précoce, les diagnostics rapides et la collaboration intersectorielle sont essentiels pour répondre aux événements de débordement actuels et futurs.

Parmi les cas humains récents, nombreux sont ceux impliquant un virus réassorti (2.3.2.1e) issu d'un clade H5N1 plus ancien, présent au Cambodge depuis 2014, et du nouveau clade 2.3.4.4b, présent dans le monde entier. La hausse des cas humains a débuté fin 2023 et s'est accélérée cet été, avec 11 cas signalés au cours des deux derniers mois.

Dans un autre développement connexe, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, l’Organisation mondiale de la santé et l’Organisation mondiale de la santé animale ont publié hier une évaluation des risques mise à jour, qui couvre les nouvelles détections de grippe aviaire H5 chez les animaux et les humains depuis leur dernière mise à jour en avril.

Dans l’ensemble, ils ont déclaré que le risque pour la santé publique mondiale est toujours faible, mais ils ont déclaré que le risque est faible à modéré pour les personnes ayant une exposition professionnelle ou fréquente à des animaux infectés, en fonction des mesures d’atténuation des risques en place, de la situation d’hygiène et de la situation épidémiologique locale.

Sur les 16 nouveaux cas humains recensés depuis avril dans l'évaluation des risques, tous avaient déjà été signalés, dont 9 au Cambodge. Sur les 14 foyers aviaires recensés durant cette période, 9 se sont produits à proximité de cas humains. Les autres cas humains ont été recensés au Bangladesh, en Inde, en Chine, au Mexique et au Vietnam. Trois clades différents du virus H5N1 étaient impliqués : 2.3.2.1a (Inde et Bangladesh), 2.3.2.1e (Cambodge) et 2.3.4.4b (Chine et Mexique). Le rapport ne mentionnait pas le clade du cas vietnamien.

Outre la circulation continue du virus chez les volailles et les oiseaux sauvages, certaines des nouvelles détections chez les animaux comprenaient le virus H5N1 chez des chats servals en captivité au Bangladesh, des chats domestiques dans une ferme avicole en Belgique, du lait provenant d'une seule brebis au Royaume-Uni, des oiseaux reproducteurs de volaille dans une ferme au Brésil, ainsi que des phoques communs et des loutres de mer au Japon.

Sources : CIDRAP, Organisation mondiale de la Santé

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