Méningite à méningocoque en Afrique subsaharienne

Publié le 26 fév. 2010 à 18h00

Biographie

- Professeur agrégé du Val-de-Grâce, professeur invité à l'Université de Bordeaux.

Liens d'intérêt

- Aucune perception de rémunération ou de tout autre avantage de l'industrie pharmaceutique.
- Aucun investissement financier dans une firme pharmaceutique.
- Aucune participation à des études cliniques de vaccins.
- Aucune rémunération ou avantages reçus de l'industrie pharmaceutique.
- Déclaration mise à jour le 12 avril 2023.

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Des épidémies de méningite à méningocoque surviennent chaque année dans plusieurs pays d'Afrique subsaharienne, au sein d'une zone géographique s'étendant de l'Ethiopie au Sénégal. En effet, durant la saison sèche qui commence en décembre et se prolonge jusqu'au mois de juin de l'année suivante dans certains pays, souffle un vent sec et poussiéreux qui dessèche les muqueuses et favorise la pénétration du méningocoque dans le sang, première étape physiopathologique de la méningite.

Cette année, une méningite épidémique a frappé l'Afrique subsaharienne plus tôt que d'ordinaire. A la date du 7 février 2010, les pays à risque ont déclaré près de 2.500 cas, dont 13 % ont évolué vers un décès. C'est au Burkina Faso que le nombre de cas le plus élevé a été rapporté (n = 1250). Au Tchad, 507 cas de méningite dont 56 décès ont été dénombrés. La létalité (proportion de décès parmi les cas) était particulièrement élevée au Togo (23 %), mais ce chiffre traduit peut être une sous-déclaration des cas moins sévères. L'OMS juge la situation alarmante, peut-être annonciatrice d'une épidémie de grande ampleur si aucune mesure n'est prise rapidement. En 2009, 14 pays africains avaient déclaré près de 80.000 cas, dont 4.000 décès. Il s'agissait de l'incidence la plus élevée depuis l'épidémie de 1996.

Des études sont en cours pour évaluer le rôle éventuel des facteurs climatiques et environnementaux dans la genèse de l'épidémie actuelle. Il semble que l'épidémie s'enfonce plus au Sud de la ceinture de la méningite qu'habituellement, atteignant l'Ouganda, le Kenya et la République Démocratique du Congo. L'OMS recommande la vaccination des personnes âgées de 2 à 29 ans qui habitent dans une zone épidémique.