Rôle de l'épidémie de grippe dans la mortalité au cours de l'hiver 2012-2013 en France

Depuis 2004, l'Institut de veille sanitaire (InVS) a mis en place une surveillance quotidienne de la santé de la population en France, dont le nombre de décès.

Les variations de la mortalité tiennent compte de l'évolution démographique de la population (le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans a augmenté de 55 % entre 2005 et 2012, passant respectivement de 1,1 million à 1,7 million) et de la différence entre le nombre observé de décès au nombre attendu, par comparaison aux trois années précédentes, 2008, 2010, 2011, en excluant l'année 2009 (saison de pandémie grippale).

L'exhaustivité des données de mortalité enregistrées en 2011 est de 70 % en France métropolitaine.

Les données chiffrées

Au cours de l'hiver 2011-2012, la surveillance de la mortalité a montré une nette augmentation du nombre de décès, soit un excès de près de 6 000 décès (+13 %), tous âges confondus, sur la période du 6 février au 18 mars 2012. La plus grande part de l'excès de mortalité survient chez les personnes âgées de plus de 85 ans (+18 % chez les sujets de 85 à 94 ans, + 31 % chez les sujets de 95 ans et plus).

Au-delà de cette période, le nombre de décès est comparable à celui attendu.

Sur la même période, l'excès de mortalité observé en 2012 est comparable à celui observé au cours de l'hiver 2008-2009 (excès de +15 %).

Cet épisode de surmortalité en 2012 a été observé dans toutes les régions, avec des disparités régionales : excès de +8 % en Alsace et de +22 % en PACA.

Une tendance européenne

En Europe, de nombreux pays ont également observé une surmortalité au cours de cette période.

Facteurs concomitants à la hausse de la mortalité au cours de la période de février et mars 2012

La survenue de la vague de froid et de l'épidémie hivernale de grippe ont participé à la déstabilisation de l'état général des personnes les plus vulnérables. En effet, le pic épidémique de la grippe a été atteint du 27 février au 3 mars 2012. Cependant, la distribution de la mortalité par cause médicale reste à déterminer.

Parmi les pistes de prévention de cette surmortalité, la vaccination contre la grippe des personnes les plus fragiles (par l'âge ou les pathologies chroniques) reste une priorité de santé publique. Au cours de la même saison hivernale 2011-2012, 62 % des sujets de 65 ans et plus étaient vaccinés, n'atteignant pas l'objectif de 75 %.

Source : InVS BEH n° 33 ; 2012.