Grippe A H1N1 : surisque de mortalité chez les femmes enceintes

Publié le 31 mai 2010 à 23h04

Biographie

- Enseignant attaché à la faculté de Bordeaux 2.
- Rédacteur adjoint revue Médecine Tropicale.
- Membre de la SNFMI.
- Représentant la médecine interne française auprès de la fédération européenne de médecine interne (EFIM).

Liens d'intérêt


- Consultant auprès des laboratoires Jansen, activité ponctuellement rémunérée.
- Organisateurs de différentes réunions médicales (GSK, Pfizer, Actélion, Binding).
- Coorganisateur congrès SNFMI Paris 2011.
- Participations financières dans le capital d’une entreprise : aucune.
- Participations à des essaies thérapeutiques sur les vaccins : aucune.
- Déclaration établie le 12/09/2011.

Chez les femmes en bonne santé, la grossesse s'accompagne de modifications physiologiques du système immunitaire, entraînant un statut particulier de celles-ci vis-à-vis des agents infectieux. Lors de la pandémie grippale à virus H1N1 variant (grippe A ou pandémique dite « mexicaine » ou H1N1v), la grossesse était suspectée d'être un facteur de risque de surmortalité. Une étude récemment publiée dans le JAMA (Journal of the American Medical Association) semble confirmer cette hypothèse.

Lors de la surveillance épidémiologique effectuée par le CDC (Center of Disease Control and prevention) durant l'année 2009, 788 cas de grippe H1N1v ont été observés chez des femmes enceintes. Parmi ces cas, 30 décès ont été rapportés soit près de 5 % de l'ensemble des décès liés à la grippe H1N1v observés durant cette même période.

L'analyse des données met également en avant le taux plus important d'hospitalisation et de prise en charge en service de soins intensifs ou réanimation (six fois plus élevé que pour la population générale). Ces données, statistiquement significatives, sont confortées par les informations issues de la surveillance épidémiologique du CDC des patients admis dans les services de réanimation et soins intensifs.

Enfin, selon cette même étude, le risque est maximal lors du troisième trimestre de la grossesse. Il semblerait que l'administration précoce (dans les quatre premiers jours) d'oseltamivir (Tamiflu®) diminuerait le risque d'hospitalisation en soins intensifs et de décès.

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