Nouvel avis sur la prise en charge des patients suspects d’infection par un virus de la grippe aviaire A(H7N9) ou A(H5N1) en France

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Le Haut Conseil de la santé publique vient d'émettre des recommandations sur la prise en charge sur le territoire français de patients suspects d'infection par un virus de la grippe aviaire A(H7N9) ou A(H5N1) (avis du 25 avril 2013, mis en ligne le 2 mai 2013).

1. Situation épidémiologique

A la date du 29 avril 2013, 128 cas dus au nouveau variant A(H7N9), dont 24 décès, ont été notifiés dans 9 provinces chinoises dont Taiwan. Le suivi de l'évolution du nombre de cas est disponible sur le site de l'Institut de Veille sanitaire (InVS). A ce jour, il n'y a pas d'évidence de transmission interhumaine de A(H7N9) et aucun vaccin n'est disponible.

L'émergence de ce nouveau variant chez l'homme et la persistance de la circulation endémique des virus A(H5N1) en Asie du Sud Est et en Egypte, justifient pour les autorités sanitaires une prise en charge spécifique de ces cas potentiels.

La source probable de transmission du virus A(H7N9) à l'homme semble être la volaille et/ou l'environnement contaminé par leurs déjections comme c'est le cas pour le virus A(H5N1), bien qu'il n'y ait pas d'épizootie déclarée.

2. Définition des cas d'infection à virus de la grippe aviaire A(H7N9) ou A(H5N1)

Les définitions des cas possibles, des co-exposés et contacts étroits sont indiquées :

Cas possible :

Toute personne ayant voyagé ou séjourné en zone exposée, qui, au cours des 10 jours après son retour, présente :

  • des signes cliniques d'infection respiratoire aiguë grave basse (nécessitant une hospitalisation),
  • sans autre étiologie identifiée pouvant expliquer la symptomatologie.

Les zones géographiques d'exposition à ces virus sont actualisées sur le site de l'InVS.

Les personnes co-exposées symptomatiques, celles ayant séjourné dans les zones exposées avec le cas possible ou confirmé qui présentent une infection respiratoire aiguë quelle que soit sa gravité, dans les 10 jours suivant l'exposition.

Cas confirmé :

Cas avec confirmation virologique indiquant la présence du virus aviaire A(H7N9) ou A(H5N1).

Contact étroit d'un cas possible ou confirmé , qui présente une infection respiratoire aiguë quelle que soit sa gravité, dans les 10 jours suivant le dernier contact avec le cas possible/confirmé pendant que ce dernier était malade (c'est-à-dire symptomatique).

3. Organisation de la prise en charge des cas

Le Haut Conseil de la santé publique indique les modalités de prise en charge des cas au niveau hospitalier, en médecine ambulatoire, les mesures complémentaires d'hygiène de type « air » et «contact » à utiliser, le type d'échantillons respiratoires à visée diagnostique à prélever, le diagnostic virologique spécifique par techniques de biologie moléculaire réalisé exclusivement actuellement par le centre national de référence des virus influenzae (Institut Pasteur de Paris et son laboratoire associé (Hospices civils Lyon Bron).

Le traitement des cas repose sur l'administration d'inhibiteurs de la neuraminidase. L'avis des infectiologues sera sollicité pour le traitement des co-exposés.

Pour les contacts étroits de cas confirmés, il n'y a pas lieu de traiter en l'absence de transmission interhumaine avérée.

Les rôles respectifs du médecin hospitalier, du médecin traitant, de la Cire ou de l'Agence Régionale de Santé dansle suivi des personnes contacts ou co-exposées sont précisés.

L'avis précise que ces mesures seront réactualisées selon l'évolution de la situation épidémiologique et des connaissances.

Source : HCSP, avis du 25 avril 2013, mis en ligne le 2 mai 2013.