En attendant un vaccin contre la dengue, l'OMS affine sa stratégie

Le Groupe stratégique consultatif d'experts sur la vaccination de l'OMS (SAGE) a publié des recommandations concernant la mise au point d'un vaccin contre la dengue.

Faisant référence à la Stratégie mondiale de lutte contre la dengue 2012-2020 publiée par l'OMS en août 2012 (lien ci-dessous), le groupe a rappelé que la mise au point d'un vaccin restait une nécessité, compte tenu de l'extension croissante de la maladie et de ses formes graves et de l'absence de tout moyen de protection ou de traitement spécifiques. Cependant, cette mise au point se heurte à des difficultés spécifiques toujours pas résolues : absence de modèle animal convenable et de corrélats immunologiques pour la protection, et surtout, implication possible d'un mécanisme immunologique induit par une immunisation antérieure dans la physiopathologie des formes graves (facilitation de l'infection par les anticorps). Pour cette raison, tous les vaccins en cours de mise au point (il y en a 5 actuellement) sont tétravalents, c'est-à-dire conçus pour protéger simultanément contre les 4 sérotypes du virus de la dengue.

Les résultats des essais de phase IIb du candidat vaccin le plus avancé ont été présentés dans un rapport du Comité consultatif mondial de la Sécurité vaccinale (GACVS). Ce vaccin vivant atténué a montré une bonne innocuité, mais une efficacité partielle, évaluée globalement à 30,2 % et nulle pour la dengue 2. Partant de ce constat, le SAGE a indiqué que des solutions adaptées à chaque pays devaient être recherchées en vue de permettre l'introduction du vaccin. Il est en effet nécessaire de mieux connaitre les voies de transmission et l'incidence de la dengue et de ses différentes formes cliniques, qui varient selon les régions et peuvent concerner différemment les populations, selon leur âge et leurs conditions de vie. En particulier, la situation en Afrique reste très mal connue et justifie une surveillance renforcée. En raison de ces disparités, le SAGE recommande de poursuivre la mise au point des 5 candidats vaccins ; il s'est assuré que leur coût ne devrait pas être trop élevé et demande qu'une étude indépendante du rapport coût/efficacité du candidat le plus avancé soit menée, tenant compte à la fois de l'épidémiologie de la maladie et de la situation économique des populations concernées.

Sources :

1. Relevé épidémiologique hebdomadaire No. 20, 2013, 88, 201–216, 17 mai 2013.
2. http://www.who.int/denguecontrol/9789241504034/en/