La présence de virus polio dans les eaux usées inquiète Israël
Au début de l'année 2013, un virus de la poliomyélite de type 1 sauvage a été détecté dans plusieurs échantillons d'eaux usées effectués dans le Sud d'Israël. Depuis, le même virus a été retrouvé dans des échantillons d'eaux usées dans le centre du pays, puis dans les selles d'enfants de moins de 9 ans et celles d'un adulte bien portants. Il n'y a pas eu de cas de poliomyélite déclarée, mais la présence du virus, apparemment en abondance, inquiète fortement les autorités. La population israélienne est bien vaccinée et protégée, mais par le vaccin injectable qui n'empêche pas le portage du virus polio et son émission dans l'environnement avec les selles. Des virus importés de pays où des épidémies sont en cours, comme la Somalie, pourraient ainsi être amplifiés chez des sujets apparemment sains qui le transmettraient à leur tour à d'autres sujets éventuellement non protégés. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que le risque d'extension du virus à d'autres pays est modéré à élevé.
La situation a incité les autorités israéliennes à lancer une campagne d'immunisation supplémentaire (supplementary immunization program) de tous les enfants de moins de 9 ans, d'abord dans le Sud du pays puis étendue à tout le territoire, utilisant cette fois un vaccin oral vivant bivalent (types 1 et 3). L'objectif, chez des enfants déjà immunisés par le vaccin injectable, est maintenant d'empêcher le portage.
A cette occasion, l'OMS rappelle que la protection des populations et la surveillance des cas de paralysie flasque aiguë sont particulièrement importantes dans les pays susceptibles d'accueillir des individus en provenance de pays où la poliomyélite reste endémique, malgré les efforts engagés pour son éradication. Celle-ci crée des situations disparates : à l'heure où Israël envisage d'utiliser largement un vaccin oral vivant, les cas de poliomyélite observés en Inde sont dus à des virus d'origine vaccinale, mis en circulation dans une population peu protégée.
Source : ProMED.