Fièvre jaune au Sénégal

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Le 20 septembre 2010, le Ministère de la Santé du Sénégal a signalé un cas présumé de fièvre jaune dans le district sanitaire de Mbour (Région de Thiès), à environ 50 kilomètres de Dakar. Il s'agit d'un pêcheur âgé de 27 ans qui travaille en Gambie (localité de Tandji), et qui a présenté une fièvre et un ictère. Les échantillons sanguins du patient ont été analysés par l’Institut Pasteur de Dakar, où le diagnostic a été confirmé. Ce patient n’avait pas d’antécédents de vaccination antiamarile. Un second cas présumé a été signalé dans la région de Thiès (Sénégal), lui aussi un pêcheur de la localité de Tandji en Gambie, présentant des symptômes neurologiques. Cependant, il semble que ce cas n'a pas été confirmé par l’Institut Pasteur de Dakar.

La Gambie a été informée de la situation par l’intermédiaire de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), afin d’évaluer la situation épidémiologique dans la localité de Tandji. Le Sénégal a organisé une campagne préventive de vaccination antiamarile de masse en 2007, ciblant plus de 3,1 millions de personnes dans l’ensemble des 18 districts qui n’avaient pas été protégés jusque-là par des ripostes à des flambées. Dans la région sanitaire de Thiès, 314 713 personnes étaient ciblées et une couverture vaccinale supérieure à 90 % a été obtenue. Cette campagne préventive s’est inscrite dans le cadre de l’initiative mondiale de lutte contre la fièvre jaune, qui vise à éviter les épidémies et à garantir un approvisionnement suffisant en vaccins antiamarils en Afrique. La couverture de la vaccination systématique des nourrissons contre la fièvre jaune était au Sénégal de 79 % en 2009. Après la poussée épidémique de fièvre jaune en Gambie en 1978-1979, une enquête sérologique rétrospective dans les villages avait permis d’estimer que 8 000 cas et 1 700 décès s’étaient produits. Selon certains rapports, la couverture nationale de la vaccination était estimée à 95 % en janvier 1979. En 2009, la couverture nationale de la vaccination systématique des nourrissons serait de 99 %. Au vu de la couverture élevée de la vaccination systématique et des campagnes récentes de vaccination préventive au Sénégal comme en Gambie, le risque d’épidémie est faible et la vaccination d’urgence ne s’impose pas pour le moment. L’enquête autour des cas sporadiques pourrait révéler des groupes d’individus non vaccinés et orienter les stratégies de vaccination et de lutte antivectorielle au niveau local pour ceux qui sont exposés au risque.

Source : Organisation mondiale de la santé.