Epidémiologie et virologie des cas humains de grippe aviaire à virus A(H5N1) et A(H7N9), ainsi que d’autres virus grippaux

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L'Organisation mondiale de la santé (OMS) publie dans le Relevé épidémiologique hebdomadaire un rapport qui décrit les caractéristiques épidémiologiques et virologiques des cas humains confirmés en laboratoire d'infection par les virus de la grippe aviaire A(H5N1) et A(H7N9), ainsi que d'autres virus grippaux non saisonniers, apparus entre janvier 2014 et avril 2015.

Les virus grippaux A(H5)

Chez l'homme, 191 cas humains d'infection par le virus grippal A(H5N1) et 3 cas humains d'infection par le A(H5N6), apparus dans la période de janvier 2014 à avril 2015, ont été signalés à l'OMS. Ces cas d'infection humaine sont survenus dans des pays où existe une circulation de ces virus A(H5) chez les volailles.

Chez les volailles, 19 pays ont notifié des détections de virus A(H5N1) chez les volailles à l'Organisation mondiale de la Santé animale (OIE). Les virus A(H5N1) demeurent endémiques dans les populations de volailles de plusieurs pays (notamment la Chine, l'Égypte, l'Indonésie, certaines parties de l'Inde et du Bangladesh, ainsi que la sous-région Bassin du Mékong. Ils ont également été identifiés chez les volailles de plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest depuis la fin 2014, signe d'une réintroduction du virus depuis sa première détection en Afrique en 2006.

De nouveaux virus réassortis sont apparus comme les virus A(H5N2), A(H5N6), A(H5N8).

Cas d'infection humaine par les virus A(H7N9) de la grippe aviaire

Depuis mars 2013, 662 cas d'infection humaine par le virus A(H7N9) de la grippe aviaire ont été notifiés à l'OMS, dont 659 en Chine, 2 au Canada et 1 en Malaisie, aboutissant à au moins 262 décès. À ce jour, aucun cas d'infection humaine par les virus grippaux A(H7N9) n'a été détecté dans les pays voisins.

La majorité des cas signalés depuis octobre 2014 (88%, 182/207) avaient été exposés à des oiseaux vivants ou des marchés d'oiseaux vivants avant l'apparition de la maladie, comme lors des vagues précédentes.

Plusieurs études virologiques semblent indiquer que les virus A(H7N9) se sont établis dans les populations de volailles en Chine, en particulier dans les provinces du sud-est du pays, et se sont réassortis avec d'autres virus grippaux locaux affectant les volailles (notamment le virus A(H9N2)), de sorte que la diversité génétique (surtout des gènes internes) des virus A(H7N9) s'est accrue depuis la première vague de cas humains en 2013. Malgré cette diversification génétique, aucune nouvelle mutation associée à une adaptation chez les mammifères n'a été décelée

Cas d'infection humaine par les virus A(H9N2) de la grippe aviaire En Chine, 2 cas humains d'infection par le virus A(H9N2) ont été identifiés à la fin 2014, dans les provinces de Sichuan et Guangdong. La maladie était bénigne dans les 2 cas.

L'Égypte a notifié 3 cas d'infection humaine par le virus A(H9N2) entre février et avril 2015. Il s'agissait des premiers cas d'infection humaine par ce sous-type signalés en Égypte, bien que ce virus soit en circulation chez les volailles de ce pays depuis au moins 2011

Cas d'infection humaine par les virus grippaux A(H1N1)v

Deux cas confirmés en laboratoire d'infection humaine par les virus grippaux A(H1N1)v ont été notifiés par les États-Unis.

Cas d'infection humaine par des virus grippaux A(H1N2) réassortis En 2014, l'OMS a été informée de la détection d'un virus A(H1N2) réassorti dans des échantillons nasaux prélevés chez 2 éleveurs de porcs en Suède, dans le cadre d'une étude sur la circulation des virus grippaux chez les porcs et chez les humains qui sont au contact de populations porcines. Des virus analogues avaient auparavant été détectés chez plusieurs porcs dans des fermes locales. Le virus contenait une combinaison de gènes du virus A(H1N1)pdm09 et de gènes provenant des virus circulants chez les porcs en Europe. Les cas humains étaient asymptomatiques et le virus ne s'est pas propagé aux membres de leurs familles ou à d'autres éleveurs.

Cas d'infection humaine par les virus grippaux A(H3N2)v

Onze cas confirmés en laboratoire d'infection humaine par les virus grippaux A(H3N2)v ont été signalés aux États-Unis en 2014, portant à 351 le nombre total de cas apparus depuis 2011. Aucun de ces cas n'était mortel et la plupart étaient bénins (tous sauf un ont été hospitalisés).

Le séquençage génétique des virus A(H3N2)v provenant de 2 de ces cas a indiqué que ces virus, bien qu'analogues aux virus circulant dans la population porcine, présentaient de légères différences par rapport aux virus grippaux A(H3N2)v isolés les années précédentes à partir de cas humains.

À l'instar des années précédentes, les cas d'infection humaine par des virus grippaux non saisonniers demeurent rares, avec des cas sporadiques survenant après exposition à des volailles infectées ou des environnements contaminés par des virus infectieux. Aucune preuve de transmission interhumaine durable de ces virus grippaux non saisonniers n'a été observée. Tant que la circulation de ces virus persiste dans les populations animales et que les êtres humains continuent d'y être exposés, il est probable que de nouveaux cas sporadiques d'infection humaine surviendront.

Source : Organisation mondiale de la santé (OMS), Relevé épidémiologique hebdomadaire n°90 du 10 juillet 2015.

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