Cas groupés d'infection grave à méningocoque W chez des étudiants de la région de Dijon

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Quelques rappels sur les méningocoques.

Le méningocoque (Nom d'espèce :Neisseria meningitidis) est une bactérie présente dans la gorge de certaines personnes appelées "porteurs du méningocoque". Le méningocoque se transmet par l'intermédiaire de gouttelettes de salive lors d'un contact rapproché (moins d'un mètre) entre un porteur de cette bactérie et une autre personne. Dans les jours qui suivent son installation dans la gorge, le méningocoque peut traverser la muqueuse, atteindre la circulation sanguine et entraîner une infection grave dite "invasive" (méningite ou septicémie) dont l'évolution peut conduire au décès du malade. Le purpura fulminans est une complication redoutable de l'infection à méningocoque, qui se traduit par des plaques hémorragiques cutanées et un choc septique foudroyant mortel une fois sur trois.

Le méningocoque est entouré d'une capsule qui explique en grande partie sa virulence. La composition de cette capsule permet de distinguer 12 sérogroupes, mais cinq sérogroupes sont responsables à eux seuls de 99 % des cas d'infection invasive : A, B, C, W (auparavant nommé W135) et Y. Les sérogroupes en cause peuvent être très différents d'une région du monde à l'autre.

Cas groupés et décès chez des étudiants dans la région de Dijon.

L'Agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne Franche-Comté a signalé, depuis octobre 2016, trois cas d'infection invasive à méningocoque de sérogroupe W chez des étudiants en formation dans des établissements d'enseignement supérieur de la région de Dijon. Deux d'entre eux sont décédés d'un choc septique. Deux de ces cas sont liés à une souche unique (la dernière étant en cours d'investigation), souche qui sévit notamment au Royaume Uni chez les adolescents et dont la particularité est de provoquer des formes atypiques, notamment abdominales avec un risque élevé de mortalité.

En raison des congés universitaires et des déplacements pour les fêtes de fin d'année, la Direction générale de la santé (DGS) a prévenu les médecins qu'ils pourraient être amenés à examiner des étudiants provenant de cette région. Les mesures habituelles de prévention (chimioprophylaxie et vaccination des sujets contacts) ont déjà été appliquées.

Les infections graves à méningocoque observées peuvent se manifester au début par des symptômes atypiques (arthrite, péricardite, épiglottite, pneumopathie ou forme abdominale), difficiles à interpréter dans un contexte d'épidémie grippale et pouvant donc retarder la prise en charge médicale. Les médecins ont donc été alertés afin qu'ils soient particulièrement vigilants lors de l'interrogatoire et qu'ils se renseignent sur le lieu de vie habituel du patient.

La DGS rappelle également que la vaccination contre le méningocoque C, recommandée dès l'âge de 12 mois avec un rattrapage des personnes vaccinées jusqu'à l'âge de 24 ans, ne protège pas contre les infections à méningocoque W.

Il existe deux vaccins actuellement commercialisés en France qui confèrent une protection contre les méningocoques W : Menveo et Nimenrix. Ces vaccins sont dits "quadrivalents" car ils contiennent les antigènes de quatre sérogroupes (A, C, W et Y) ; ils sont donc capables de conférer une protection contre les infections dues à ces différents méningocoques.

L'audit vaccinal de MesVaccins.net a pris en compte cette information.

Source : Direction générale de la santé.