Foyers de fièvre de Lassa dans cinq pays d'Afrique de l'Ouest

Les épidémies de fièvre de Lassa ont été confirmés dans cinq pays d'Afrique de l'Ouest le Nigéria, le Bénin, la Sierra Leone, le Togo et le Burkina Faso.

• Au Nigéria :

Le cas index a émergé le 16 décembre 2016 État d'Ogun. Depuis, l'épidémie est restée active. Au cours de la semaine du 13 au 19 mars 2017, 15 cas suspects ont été signalés, avec deux tests positifs pour la fièvre de Lassa.

Entre le 16 décembre 2016 et le 19 mars 2017, 283 cas suspects, dont 56 décès (taux de létalité de 19,8%) ont été notifiés. Parmi les cas suspects, 99 ont été confirmés par le laboratoire hôpital universitaire de Lagos.

Les cas ont été distribués dans 13 États: Ogun, Bauchi, Plateau, Ebonyi, Ondo, Edo, Taraba, Nasarawa, Rivers, Kaduna, Gombe, Cross River et Borno.

• Au Bénin :

L'épidémie de fièvre de Lassa a commencé le 12 février 2017 dans le district Tchaourou, province Borgou, près de la frontière avec le Nigéria, par deux décès de fièvre de Lassa biologiquement confirmés. Il a été établi que ce foyer avait un lien épidémiologique avec l'épidémie du Nigeria.

• Au Togo :

Un cas de fièvre de Lassa a été biologiquement confirmé le 23 février 2017. Ce cas a un lien épidémiologique avec les cas béninois. Douze cas suspects ont été notifiés par la suite, sept d'entre eux ont été confirmés à l'Institut National d'Hygiène de Lomé. Quatre des cas confirmés sont décédés (taux de létalité de 57%). Les cas proviennent des préfectures d'Otiet Kpendjal.

• Au Burkina Faso :

Le 26 février 2017, le ministère de la Santé a notifié l'Organisation mondiale de la santé un cas de fièvre de Lassa confirmée admis dans un hôpital dans la partie nord du Togo. Le patient est originaire du département de Ouargaye, centre-est du Burkina Faso. Le Burkina Faso n'a pas eu d'autres cas.

• Au Sierra Leone :

Des cas sporadiques suspects de fièvre de Lassa on été identifiés depuis le 28 décembre 2016. La situation de l'épidémie a dégénéré au cours des mois de février et mars 2017 lorsqu'un groupe de 24 cas ont été notifiés et examinés. Quatre cas ont été biologiquement confirmés et sont tous décédés. L'épidémie s'est ensuite éteinte .

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique causée par un Arénavirus, le virus Lassa, d'origine animale et dont le réservoir est un rongeur (Mastomys). Le virus est endémique dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest où des flambées épidémiques surviennent régulièrement et touchent de 100 à 300 000 personnes par an dont 5 à 6 000 succombent. La transmission à l'homme se fait par contacts avec des produits alimentaires ou domestiques contaminés par les excréments de l'hôte réservoir, inhalation d'aérosols de poussières contaminées par les excrétas des rongeurs ou par contacts inter-humains.

Le tableau clinique de la fièvre de Lassa est variable, depuis l'infection asymptomatique, très fréquente (80% des cas) à une fièvre hémorragique foudroyante. La maladie débute 6 à 21 jours après l'infection par des signes cliniques peu spécifiques : fièvre, vomissements, nausées, douleurs abdominales, céphalées, myalgies, arthralgies, asthénie. Dans les cas sévères, les symptômes s'aggravent ensuite, avec l'apparition d'œdèmes, de signes hémorragiques, d'épanchements péricardiques et pleuraux, et plus rarement d'encéphalites. Le patient décède dans un contexte de choc hypotensif et hypovolémique et de défaillances rénale et hépatique.

La fièvre de Lassa est d'une extrême gravité pour la femme enceinte, conduisant fréquemment au décès de la mère et systématiquement à celui du fœtus.

La ribavirine (médicament anti viral) a été utilisée avec succès chez les patients atteints de fièvre de Lassa.

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique responsable d'une morbidité et d'une mortalité importantes.

Source : Outbreak News Today.