Cas suspects de ciguatera à Hong Kong

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A Hong Kong, le Centre de protection de la santé du ministère de la Santé enquête depuis le 31 mars 2017 sur deux grappes suspectes d'intoxication alimentaire à laciguatoxine atteignant quatre personnes :

  • Le premier groupe comprend un homme et une femme âgés de 37 à 70 ans qui ont développé des nausées, des vomissements et une paralysie des membres apparus 7 à 11 heures après avoir consommé chez eux du poisson au déjeuner. Les deux patients ont été hospitalisés.
  • L'autre groupe comprend deux femmes âgées de 50 et 76 ans qui ont développé des vomissements, de la diarrhée, des engourdissements 5 à 13 heures après avoir mangé du poisson pour diner à la maison. Les deux patientes ont été hospitalisées.

Les enquêtes préliminaires ont révélé que les poissons consommés ont été achetés la veille dans un magasin de poissons Tak Tin Market, à Lam Tin. Le Centre de protection de la santé du ministère de la Santé rappelle au public d'éviter la consommation de poissons coralliens pour réduire le risque d'intoxication.

La ciguatera est une forme particulière d'ichtyosarcotoxisme, c'est-à-dire une intoxication alimentaire par la chair de poissons contaminés par la microalgue benthique Gambierdiscus toxicus, présente dans les récifs coralliens. Comme de nombreuses toxines naturelles et artificielles, la ciguatoxine, une neurotoxine, s'accumule dans les organismes et sa concentration augmente au fur et à mesure que l'on monte les échelons de la chaîne alimentaire. Parmi les 400 espèces potentiellement infectées, les grands poissons prédateurs comme le barracuda, la murène, le mérou ou encore les carangues sont les plus susceptibles de provoquer un empoisonnement.

La répartition géographique s'étend entre le 35ème parallèle nord et le 35ème parallèle sud, sur une ceinture circumtropicale englobant l'ensemble des régions coralliennes (Pacifique, Caraïbes et Antilles, Océan Indien). Plusieurs régions françaises des départements et territoires d'Outre-Mer sont concernées par le phénomène : Réunion, Guadeloupe, Martinique, Nouvelle-Calédonie et Polynésie.

Le diagnostic est donc présomptif : en zone d'endémie, c'est la survenue de symptômes compatibles avec une intoxication dans les suites d'un repas de poisson connu pour être potentiellement ciguatoxique :

  • Signes généraux : myalgies, arthralgies, prurit, éruptions cutanées, hypersudation.
  • Signes digestifs : douleurs abdominales diffuses, nausées, vomissements, hoquet ;
  • Signes neurologiques : ataxie cérébelleuse, céphalées, troubles du sommeil, syndrome dépressif, hallucinations visuelles, paresthésies, atteintes des nerfs crâniens, coma ;
  • Signes cardio-vasculaires : baisse du rythme cardiaque (bradycardie), hypotension artérienne, troubles du rythme.

Pour éviter la ciguatera il convient observer les mesures suivantes:

  • Mangez de petites quantités de poissons des récifs coralliens et évitez les gros poissons des récifs coralliens;
  • Évitez de manger la tête, la peau, les intestins et œufs de poissons de récifs coralliens, qui ont généralement une plus forte concentration de toxines;
  • Lorsque vous mangez des poissons des récifs coralliens, éviter de consommer de l'alcool, des arachides ou des haricots, car ils peuvent aggraver l'intoxication ;
  • Consulter immédiatement un médecin en cas de symptômes évocateurs;
  • Ne pas acheter le poisson quand la source est douteuse.

Source : Centre for Health Protection, Department of Health, The Government of the Hong Kong special administrative region.

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