Augmentation de la coccidioïdomycose en Californie aux Etats-Unis
Aux Etats-Unis, les autorités sanitaires ont constaté une augmentation du nombre de cas de coccidioïdomycose, une maladie causée par un champignon trouvé dans le sol et la saleté, en Californie cette année.
Du 1er janvier au 31 octobre 2017, un total de 5121 cas ont été signalés au Département de la santé de Californie. Cela représente une augmentation de 34 % (1294 cas) par rapport à la même période de 2016. La cause de cette augmentation est encore inconnue.
Les autorités mettent en garde les gens qui vivent, travaillent ou voyagent en Californie en particulier dans la vallée de San Joaquin où le plus grand nombre de cas a été observé. Une augmentation a été également observée dans les comté de Los Angeles et de Kern.
La coccidioïdomycose est également connu sous de nombreux noms vernaculaires rattachés à une zone géographique (fièvre de la vallée de san Joaquim ou de Californie, fièvre du désert, etc.) ou aux découvreurs de la maladie : maladie d'Alejandro Posadaset Wernickeen 1898. C'est une infection fongique causée par des champignons filamenteux du sol du genre Coccidioïdes:Coccidioïdes immitis ou Coccidioïdes posadasii, cette dernière espèce a été décrite en 2002. Son aire d'extension est vaste, Elle est endémique dans les parties semi-arides du sud-ouest des États-Unis, et du nord-ouest du Mexique, elle s'étend également dans les zones désertiques des Andes.
L'homme s'infecte par inhalation de spores aéroportées lors des vents de sable. La maladie est la plupart du temps asymptomatique, 5 à 10% des patients pouvant présenter des problèmes respiratoires à long terme. Non contagieuse, elle peut évoluer tardivement après une longue phase de latence, touchant alors l'appareil respiratoire mais également le sytème nerveux, les os et les articulations, les glandes surrénales, etc. Comme dans la tuberculose,cette évolution péjorative est souvent liée à l'état immunitaire du patient, elle survient dans moins de 1% des cas de contamination.
Le diagnostic repose sur la mise en évidence du champignon dans les tissus ou les prélèvements respiratoires. Ce champignon dimorphique strictement nord-américain présente une phase levure non contagieuse observée dans les tissus sous forme de sphérule et une phase filamenteuse sporulante se développant à 25°C et contaminante les arthrospores. Il est classé comme micro-organisme hautement pathogène et sa manipulation doit être effectué dans un laboratoire de sécurité de niveau L3.
Le traitement fait appel aux antifongiques systémiques.
Comme pour toutes les mycoses d'origine environnementale à transmission aérienne, en zone d'endémie la prévention de la coccidioïdomycose repose sur la maîtrise de l'empoussiérement notamment durant les travaux de terrassement, de démolition, et lors des tempêtes de sable et sur la protection des voies respiratoires par le port d'un masque lors des activités impliquant un contact étroit avec le sol comme le jardinage ou la conduite sur piste dans les zones désertiques.
En France, les cas sont exceptionnels, le Centre national de référence des mycosesà la charge de colliger les cas et d'aider à la prise en charge des sujets contacts avec les cultures filamenteuses. Leur rapport d'activité 2015 fait état d'un cas observé à la suite d'une transplantation pulmonaire à partir d'un donneur ayant voyagé au Pérou, un cas a également été observé en 2014.
Source : Promed.