Attention à l'anaplasmose en Norvège

medecinedesvoyages.net

En Norvège, un cas d'anaplasmose a été découvert en mai 2016 chez un patient admis à l'hôpital de l'Université de Stavanger, ville portuaire située dans le comté de Rogaland, au sud-ouest de la Norvège.

Il s'agit du premier cas notifié dans le comté. Le patient présentait de la fièvre, des maux de tête et douleurs musculaires depuis 10 jours. L'enquête a montré que le patient campait souvent dans les bois.

Ce cas, publié dans The Lancet au mois de décembre 2017, souligne que le risque est présent en Norvège pays qui abrite près d'un million de moutons qui errent librement dans les forêts et montagnes norvégiennes et montagnes l'été, où ils peuvent être infectés par la bactérie Anaplasma phagocytophilum transmise par les tiques.

Entre 300 000 et 400 000 agneaux sont infectés chaque année. Plusieurs enquêtes dans différents comtés norvégiens ont montré que de 14 et 16 % des personnes testées avaient des anticorps spécifiques de la maladie, ce qui suggère que la contamination n'est pas rare.

L'anaplasmose, anciennement connue sous le nom d'ehrlichiose granulocytaire humaine, est une maladie infectieuse bactérienne transmise par les tiques. La tique, transmet à l'homme Anaplasma phagocytophilum, un pathogène intracellulaire de la famille des Rickettsiae. La bactérie cible particulièrement les leucocytes polynucléaires où elle s'installe de façon intracellulaire.

La maladie, qui peut être asymptomatique, s'exprime (une à trois semaines après la morsure de tique) par un syndrome grippal aigu et non spécifique (avec fièvre dans 98 % des cas), céphalées (81 % des cas), myalgies (68 % des cas) et signes digestifs possibles (anorexie, nausées, vomissements, maux de ventre dans 50 % des cas environ), ou conjonctivite. Parfois, des pharyngites, une toux ou des lymphadénopathies sont observées (25 % des cas), avec aussi un état confusionnel dans environ 25 % des cas.

La Doxycycline est le traitement de première ligne pour les adultes et les enfants en fonction de l'âge.

Recommandations pour le voyageur :

  • il n'existe pas de vaccin contre l'anaplasmose ;
  • les zones à risque comprennent les zones boisées, les landes, les parcs et les jardins avec des animaux sauvages ;
  • les tiques sont plus fréquentes d'avril à octobre ;
  • Des activités telles que le camping, les pique-niques, la randonnée pédestre et le cyclisme peuvent augmenter les risques.

La prophylaxie de cette maladie à transmission vectorielle repose uniquement sur la prévention des piqûres de tique :

  • Port de vêtements longs, au mieux imprégnés d'un pyréthrinoïde de synthèse ;
  • Utilisation des répulsifs cutanés, principalement à base de DEET à une concentration supérieure à 20% ;
  • Surveillance corporelle systématique au retour de promenade en campagne pour retirer les tiques.

En raison des difficultés diagnostiques, en cas de fièvre dans les jours suivant une promenade à risque de piqûres de tiques, il convient de rappeler cette promenade. Chez le splénectomisé, anaplasmose et babésiose sont particulièrement graves et doivent faire l'objet d'une prise en charge rapide.

Référence : Vikse J, Klos J, Berg A. A travelling camper with a spiking fever, headache, myalgia, hepatitis, and intracellular inclusions, The Lancet Infectious Diseases 2017; 17 (12):1318. DOI: http://dx.doi.org/10.1016/S1473-3099(17)30305-5

Source : Promed.