Cas de fièvre de Lassa au Bénin, au retour d'un voyage au Nigéria

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Au Bénin, le 8 janvier 2018, un cas confirmé de fièvre de Lassa a été notifié dans la Zone de santé Tanguiéta-Matéri-Cobly.

Il s'agit d'un homme de 35 ans, du village de Nadoba au Togo, frontalier avec le village de Boukoumbé au Bénin. Le patient est tombé malade le 25 décembre 2017, lors d'une visite au Nigéria.

À son retour, il a cherché des soins au Centre de santé de Boukoumbé avant d'être transféré à l'hôpital de Tanquiéta.

Dix sujets contacts ont été répertoriés et suivis, dont 9 sont des travailleurs de la santé.

Rappels sur la fièvre de Lassa

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique virale aiguë qui est connue pour être endémique dans divers pays d'Afrique de l'Ouest, y compris le Nigéria et provoque des épidémies presque chaque année, avec des pics annuels observés entre décembre et juin. Le virus de Lassa a été décrit pour la première fois en 1969 dans la ville de Lassa, dans l'État de Borno, au Nigéria.

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique causée par un Arénavirus, le virus Lassa, d'origine animale et dont le réservoir est un rongeur (Mastomys). Le virus est endémique dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest où des flambées épidémiques surviennent régulièrement et touchent de 100 à 300 000 personnes par an dont 5 à 6 000 succombent. La transmission à l'homme se fait par contacts avec des produits alimentaires ou domestiques contaminés par les excréments de l'hôte réservoir, inhalation d'aérosols de poussières contaminées par les excrétas des rongeurs ou par contacts inter-humains.

Le tableau clinique de la fièvre de Lassa est variable, depuis l'infection asymptomatique, très fréquente (80% des cas) à une fièvre hémorragique foudroyante. La maladie débute 6 à 21 jours après l'infection par des signes cliniques peu spécifiques : fièvre, vomissements, nausées, douleurs abdominales, céphalées, myalgies, arthralgies, asthénie. Dans les cas sévères, les symptômes s'aggravent ensuite, avec l'apparition d'œdèmes, de signes hémorragiques, d'épanchements péricardiques et pleuraux, et plus rarement d'encéphalites. Le patient décède dans un contexte de choc hypotensif et hypovolémique et de défaillances rénale et hépatique.

La fièvre de Lassa est d'une extrême gravité pour la femme enceinte, conduisant fréquemment au décès de la mère et systématiquement à celui du fœtus.

La ribavirine (médicament anti viral) a été utilisée avec succès chez les patients atteints de fièvre de Lassa.

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique responsable d'une morbidité et d'une mortalité importantes.

Conseils de l'** Organisation mondiale de la santé**

La prévention de la fièvre de Lassa repose sur la promotion d'une bonne "hygiène communautaire" pour décourager les rongeurs d'entrer dans les foyers. Dans les milieux de soins de santé, le personnel doit toujours appliquer des précautions de prévention et de contrôle des infections habituelles lorsqu'il prend soin des patients, quel que soit leur diagnostic présumé.

Dans de rares occasions, les voyageurs des régions où la fièvre de Lassa est endémique exportent la maladie vers d'autres pays. Bien que d'autres infections tropicales soient beaucoup plus fréquentes, le diagnostic de fièvre Lassa devrait être envisagé chez des patients fébriles qui retournent d'Afrique de l'Ouest, surtout s'ils ont eu des expositions dans des zones rurales ou des hôpitaux dans des pays où la fièvre de Lassa est connue pour être endémique. Les travailleurs de la santé qui voient un patient soupçonné d'avoir une fièvre de Lassa devraient immédiatement contacter les experts locaux et nationaux pour obtenir des conseils et organiser des tests de laboratoire.

Source : Organisation mondiale de la santé.

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