Les autorités sanitaires du Nigéria ont notifié 16 décès par fièvre hémorragique de Lassa depuis le 1° janvier 2018

medecinedesvoyages.net

Au Nigéria, depuis le début 2018, 107 cas suspects de fièvre de Lassa ont été notifiés dans dix États: État d'Edo, État d'Ondo, État de Bauchi, État de Nasarawa, État d'Ebonyi, État d'Anambra, État de Benue, État de Kogi, État d'Imo et États de Lagos.

Le 21 janvier, 61 cas sont biologiquement confirmés, dont 16 décès.

Dix agents de santé ont été infectés dans quatre État d'Ebonyi (7 cas), État de Nasarawa (1 cas), État de Kogi (1 cas) et État de Benue (1 cas). Trois agents de santé sont décédés, de fièvre de Lassa, dans l'État d'Ebonyi.

L'épidémie a incité le Nigeria Centre for Disease Control à activer son Centre des opérations d'urgence pour coordonner l'intervention au nom du Ministère fédéral de la santé.

Les Centre des opérations d'urgence ont déployé des équipes de réaction rapide dans les États les plus touchés : l'État d'Ebonyi, l'État d'Ondo et l'État d'Edo.

Rappels sur la fièvre hémorragique de Lassa

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique virale aiguë qui est connue pour être endémique dans divers pays d'Afrique de l'Ouest, y compris le Nigéria et provoque des épidémies presque chaque année, avec des pics annuels observés entre décembre et juin.

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique causée par un Arénavirus, le virus Lassa, d'origine animale et dont le réservoir est un rongeur (Mastomys). Le virus est endémique dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest où des flambées épidémiques surviennent régulièrement et touchent de 100 à 300 000 personnes par an dont 5 à 6 000 succombent. La transmission à l'homme se fait par contacts avec des produits alimentaires ou domestiques contaminés par les excréments de l'hôte réservoir, inhalation d'aérosols de poussières contaminées par les excrétas des rongeurs ou par contacts inter-humains.

Le tableau clinique de la fièvre de Lassa est variable, depuis l'infection asymptomatique, très fréquente (80% des cas) à une fièvre hémorragique foudroyante. La maladie débute 6 à 21 jours après l'infection par des signes cliniques peu spécifiques : fièvre, vomissements, nausées, douleurs abdominales, céphalées, myalgies, arthralgies, asthénie. Dans les cas sévères, les symptômes s'aggravent ensuite, avec l'apparition d'œdèmes, de signes hémorragiques, d'épanchements péricardiques et pleuraux, et plus rarement d'encéphalites. Le patient décède dans un contexte de choc hypotensif et hypovolémique et de défaillances rénale et hépatique.

La fièvre de Lassa est d'une extrême gravité pour la femme enceinte, conduisant fréquemment au décès de la mère et systématiquement à celui du fœtus.

La ribavirine (médicament anti viral) a été utilisée avec succès chez les patients atteints de fièvre de Lassa.

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique responsable d'une morbidité et d'une mortalité importantes.

Conseils de l'** Organisation mondiale de la santé**

La prévention de la fièvre de Lassa repose sur la promotion d'une bonne "hygiène communautaire" pour décourager les rongeurs d'entrer dans les foyers. Dans les milieux de soins de santé, le personnel doit toujours appliquer des précautions de prévention et de contrôle des infections habituelles lorsqu'il prend soin des patients, quel que soit leur diagnostic présumé.

Dans de rares occasions, les voyageurs des régions où la fièvre de Lassa est endémique exportent la maladie vers d'autres pays. Bien que d'autres infections tropicales soient beaucoup plus fréquentes, le diagnostic de fièvre Lassa devrait être envisagé chez des patients fébriles qui retournent d'Afrique de l'Ouest, surtout s'ils ont eu des expositions dans des zones rurales ou des hôpitaux dans des pays où la fièvre de Lassa est connue pour être endémique. Les travailleurs de la santé qui voient un patient soupçonné d'avoir une fièvre de Lassa devraient immédiatement contacter les experts locaux et nationaux pour obtenir des conseils et organiser des tests de laboratoire.

Source : Outbreak News Today.