Cas de fièvre hémorragique de la vallée du Rift diagnostiqué à Dakar, chez un résident de Gambie
Le 3 janvier 2018, le ministère de la Santé du Sénégal a notifié à l'Organisation mondiale de la santé un cas de fièvre de la vallée du Rift admis dans un hôpital de Dakar. Le diagnostic à été confirmé par l'Institut Pasteur de Dakar.
Le patient, coréen de 52 ans, résident de Gambie, travaille pour une entreprise de pêche. Il a voyagé le 5 décembre 2017 avec son frère et 2 collègues de Banjul en Gambie à Ziguinchor au Sénégal, il a poursuivi son voyage à Bissau en Guinée-Bissau où il a présenté une toux sèche, de la fièvre, des maux de tête, et des douleurs articulaires.
Le patient a été hospitalisé le 20 décembre. Il a été diagnostiqué une forme grave de paludisme grave. Les frottis sanguins ont révélé une parasitémie à Plasmodium falciparum supérieure à 100 000/μL. Le 23 décembre, il est devenu délirant et a développé une diarrhée, des vomissements et des symptômes hémorragiques.
Le 25 décembre, il est entré dans le coma et a été évacué à l'hôpital de Dakar. Ses symptômes se sont améliorés et des prélèvements de sang ont été effectués les 26, 28 et 30 décembre. Il a présenté une récidive de symptômes hémorragiques le 31 décembre 2017 et est décédé ce même jour.
Un échantillon de sang du cas a été testé à l'Institut Pasteur de Dakar et était positif pour les IgM contre le virus de la fièvre de la vallée du Rift.
Rappels sur la fièvre hémorragique de la vallée du Rift
La fièvre de la vallée du Rift est une zoonose majeure causée par un virus du genre Phlebovirus de la famille des Bunyaviridae. Le virus affecte différentes espèces animales (buffles, chameaux, bovins, caprins et moutons) et peut être transmise à l'homme :
- soit par contact direct avec le sang ou les fluides corporels animaux lors de l'abattage ou de l'ingestion de viande ou de lait d'animaux contaminés ;
- soit indirectement par des piqûres d'arthropodes, en particulier par des arthropodes du genre Aedes.
La forme bénigne de fièvre de la vallée du Rift
Chez l'homme, c'est la forme la plus fréquente. Elle survient après une incubation de 2 à 6 jours, et se manifeste sous la forme d'un syndrome pseudo-grippal (fièvre, de myalgies, d'arthralgies et de céphalées) qui dure de 4 à 7 jours.
Dans les formes graves on peut observer :
- Une forme oculaire (0,5 à 2 %) avec des lésions rétiniennes qui se traduisent par une baisse de la vision ou une gêne visuelle. La maladie peut guérir spontanément sans laisser de séquelles ou provoquer une baisse définitive de leur acuité visuelle.
- Une méningo-encéphalite (moins de 1 %) avec complications neurologiques graves courantes.
- Une forme hémorragique (moins de 1 %): 2 à 4 jours après le début de la maladie, le patient présente les signes d'une atteinte hépatique grave avec ictère (jaunisse). Des phénomènes hémorragiques apparaissent ensuite: vomissements de sang, sang dans les selles, purpura ou ecchymoses (provoquées par des saignements cutanés internes), saignements du nez ou des gencives, hémorragies gynécologiques. Le taux de létalité pour ce syndrome hémorragique est élevé et se situe aux alentours de 50 %. Le décès survient habituellement trois à six jours après l'apparition des symptômes.
Source : Promed.