Une épidémie de fièvre de la vallée du Rift, au Soudan du Sud, sévit dans l'État des lacs de l'Est

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Au Soudan du Sud, lors d'un suivi sur la situation de la fièvre de la vallée du Rift, le ministère de la Santé et le Ministère de l'élevage et de la pêche ont notifié une flambée de fièvre de la vallée du Rift à Yirol et dans l'État des lacs.

L'épidémie de fièvre de la vallée du Rift a été suspectée pour la première fois en décembre 2017, à la suite de trois décès chez des humains ayant des antécédents de maladie hémorragique grave dans un village de l'État Eastern Lake. Le premier cas remontait au 7 décembre 2017. Avortements chez les chèvres et les moutons. Les décès par maladies chez les chèvres et les vaches ont également été rapportés et épidémiologiquement liés aux cas humains.

Après les cas signalés et les décès, le Ministère de la santé et le Ministère de l'élevage et de la pêche, avec l'appui de l'Organisation mondiale de la santé, de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture et d'autres experts humains et animaux, ont lancé une enquête pour établir la cause exacte des décès et des maladies signalés chez les humains et les animaux.

Des tests de laboratoire effectués par l'Institut de recherche sur le virus de l'Ouganda ont confirmé que six échantillons de sang humain sur les 34 recueillis étaient positifs. Huit des 21 échantillons prélevés sur des animaux ont été testés positifs dans le laboratoire de référence de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) en Afrique du Sud.

Des cas de fièvre de la vallée du Rif ont été signalés dans l'État des lacs. Celles-ci ont été reclassées sur la base d'enquêtes et de résultats de laboratoire, comme six cas confirmés, trois cas probables et douze cas présumés (les résultats de laboratoire sont en attente). Dix-neuf cas ont été exclus en tant que non-cas suite à des résultats de laboratoire négatifs pour la fièvre de la vallée du Rift et d'autres causes communes de fièvre hémorragique virale.

L'Organisation mondiale de la santé a facilité la mise en place d'une riposte rapide multi-sectorielle pour étudier et prévenir la propagation de la maladie. L'Organisation mondiale de la santé a également entrepris de coordonner efficacement la réponse et de soutenir les autorités de l'État en matière de surveillance, de communication des risques, de gestion des cas et de logistique, y compris le pré positionnement de fournitures médicales variées.

Rappels sur la fièvre hémorragique de la vallée du Rift

La fièvre de la vallée du Rift est une zoonose majeure causée par un virus du genre Phlebovirus de la famille des Bunyaviridae. Le virus affecte différentes espèces animales (buffles, chameaux, bovins, caprins et moutons) et peut être transmise à l'homme :

  • soit par contact direct avec le sang ou les fluides corporels animaux lors de l'abattage ou de l'ingestion de viande ou de lait d'animaux contaminés ;
  • soit indirectement par des piqûres d'arthropodes, en particulier par des arthropodes du genre Aedes.

La forme bénigne de fièvre de la vallée du Rift

Chez l'homme, c'est la forme la plus fréquente. Elle survient après une incubation de 2 à 6 jours, et se manifeste sous la forme d'un syndrome pseudo-grippal (fièvre, de myalgies, d'arthralgies et de céphalées) qui dure de 4 à 7 jours.

Dans les formes graves on peut observer :

  • Une forme oculaire (0,5 à 2 %) avec des lésions rétiniennes qui se traduisent par une baisse de la vision ou une gêne visuelle. La maladie peut guérir spontanément sans laisser de séquelles ou provoquer une baisse définitive de leur acuité visuelle.
  • Une méningo-encéphalite (moins de 1 %) avec complications neurologiques graves courantes.
  • Une forme hémorragique (moins de 1 %): 2 à 4 jours après le début de la maladie, le patient présente les signes d'une atteinte hépatique grave avec ictère (jaunisse). Des phénomènes hémorragiques apparaissent ensuite: vomissements de sang, sang dans les selles, purpura ou ecchymoses (provoquées par des saignements cutanés internes), saignements du nez ou des gencives, hémorragies gynécologiques. Le taux de létalité pour ce syndrome hémorragique est élevé et se situe aux alentours de 50 %. Le décès survient habituellement trois à six jours après l'apparition des symptômes.

Source : Outbreak News Today.

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