Cas de fièvre hémorragique de Crimée-Congo en Mauritanie

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En Mauritanie, le ministère de la Santé a notifié un cas biologiquement confirmé de fièvre hémorragique de Crimée-Congo dans la commune d'Ould Yengé, région de Guidimakha située dans la partie la plus au sud du pays.

  • Le patient est un éleveur de 58 ans de la localité d'Elghabra qui est tombé malade le 16 avril 2018 (apparemment) après s'être occupé d'une vache malade quelques jours plus tôt. Il s'est présenté à une clinique privée le même jour (16 avril 2018) avec une forte fièvre, une arthralgie et des maux de tête. Il a été admis, pris en charge pour une affection médicale non spécifiée et libéré le 18 avril.

  • Vingt-quatre heures plus tard (le 19 avril), il a développé un saignement des gencives et du nez et a été admis à l'hôpital régional où il a été transfusé puis libéré le 20 avril, suite à une amélioration clinique apparente.

  • Le 21 avril, l'état clinique s'est détériorée et il a été emmené au centre de santé de Guerou, d'où il a été immédiatement transféré et hospitalisé à l'hôpital de Cheikh Zayed, à Nouakchott, le 22 avril.

Le diagnostic biologique a été réalisé au laboratoire national de santé publique, le 24 avril, avec des IgM positif pour la fièvre hémorragique de Crimée-Congo.

  • Trente-deux contacts étroits, dont 10 agents de santé et quatre membres de la famille, ont été répertoriés et font l'objet d'un suivi.

  • Des efforts pour identifier d'autres contacts étroits sont en cours. Le patient a utilisé les transports publics et un taxi à différentes étapes de son mouvement au cours de la maladie.

  • Les enquêtes préliminaires ont également établi que les quatre établissements de santé qui ont pris en charge le patient n'ont pas appliqué les mesures de prévention et de contrôle appropriées, ce qui pourrait indiquer un plus grand nombre de contacts.

Rappels sur la fièvre hémorragique de Crimée-Congo

Le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo est endémique en Afrique, dans les Balkans, au Moyen-Orient et dans les pays asiatiques au sud du 50ème parallèle nord. Les hôtes du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo comprennent une large gamme d'animaux sauvages et domestiques tels que le bétail, les moutons et les chèvres.

Le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo est du genre Nairovirus, de la famille des Bunyaviridae. Il peut être responsable de graves épidémies de fièvre virale hémorragique. Il provoque forte fièvre, douleur, nausées et vomissements généralement 3-4 jours après la contamination. Il peut être responsable de formes hémorragiques graves avec un taux de létalité de 10 à 40 pour cent.

La transmission, à l'homme, du virus se fait par piqûre de tique (Hyalomma) ou par contact avec du sang contenant le virus ou des tissus d'animaux immédiatement après l'abattage.

La majorité des cas se surviennent chez les personnes impliquées dans l'industrie de l'élevage, tels que les travailleurs agricoles, les employés des abattoirs et les vétérinaires. Une exposition nosocomiale dans les établissements de soins de santé peut également se produire.

Pour éviter les piqûres de tiques, le voyageur doit prendre certaines précautions :

  • Rester sur des sentiers balisés et éviter les buissons, zones boisées et humides.
  • Préférer des vêtements couvrants (pantalon, manches longues, chaussures fermées).
  • Traiter éventuellement les vêtements avec un insecticide.
  • Protéger les zones de peau exposées avec un répulsif à base de DEET.
  • En fin d'activité, inspecter toutes les parties du corps, afin d'enlever une éventuelle tique dès que possible. Il faut extraire la tique à l'aide d'un tire-tique disponible en pharmacie, ou d'une pince-à-épiler. Il faut éviter d'écraser la tique, de la brûler ou d'appliquer diverses substances.

Pour le voyageur, en cas de fièvre, de rougeur de la peau ou d'autres symptômes nouveaux après une piqûre de tique, consulter rapidement un médecin.

Source : Outbreak News Today.

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