Situation de l'épidémie de dengue à la Réunion en mars 2019

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A la Réunion, avec la recrudescence du nombre de cas de dengue notifiés, les pouvoirs publics s'organisent pour tenter d'endiguer le phénomène. Un pic épidémique est attendu pour la mi-avril. Le CHU Sud met en plus des moyens spécifiques.

Selon les autorités régionales le 10 mars 2019, la Réunion aurait détecté 2 307 cas de dengue depuis le début de l'année 2019, contre 350 cas pour la même période en 2018. Au cours des dernières semaines, les autorités locales ont enregistré plus de 500 cas par semaine. Du 4 au 10 mars, 566 cas ont été biologiquement confirmés.

Les cas sont répandus sur l'île et touchent principalement le sud, mais aussi le nord et l'ouest. Les autorités prédisent que l'épidémie pourrait toucher toute l'île cette année.

Le sérotype en circulation est toujours DENV2. Depuis le début de l'année, 80 cas ont été hospitalisés et six malades sont décédés.

Le risque de transmission ultérieure de la dengue en Europe est lié à l'importation du virus par des voyageurs virémiques dans des zones réceptives dotées de vecteurs compétents établis et actifs, Aedes albopictus en Europe continentale, principalement autour de la mer Méditerranée, et Aedes aegypti sur l'île de Madère.

Les conditions environnementales en Europe étant actuellement défavorables à la croissance des populations de moustiques, le risque de transmission durable du virus de la dengue autochtone en Europe continentale associé à l'introduction par un voyageur de retour est très faible.

Répartition géographique des cas de dengue à la Réunion le 10 mars 2019

(Santé publique France, Cire Océan Indien)

Rappels sur la dengue :

La dengue, maladie virale due au virus de la Dengue (4 sérotypes) de la famille des Flaviviridae, transmise par une piqûre de moustique, se manifeste le plus souvent par un syndrome grippal (fièvre, douleurs musculaires, parfois éruption cutanée). La dengue peut évoluer en forme grave hémorragique. La prise d'aspirine est formellement déconseillée. Il n'existe pas de traitement médicamenteux préventif disponible contre la dengue.

Il existe :

  • La fièvre dengue caractérisée par l'apparition soudaine d'une forte fièvre, de graves maux de tête, une douleur derrière les yeux et des douleurs dans les muscles et les articulations.Certains peuvent également avoir une éruption cutanée et divers degrés de saignement dans diverses parties du corps (notamment le nez, la bouche et les gencives ou des ecchymoses sur la peau). La dengue a un large spectre d'infection (asymptomatique à symptomatique).La maladie symptomatique peut varier de la dengue (DF) à la dengue plus grave de la dengue (DH).
  • Fièvre hémorragique de la dengue (DHF) - est une forme plus grave, observée seulement chez une faible proportion des personnes infectées.La DHF est une maladie stéréotypée caractérisée par 3 phases;phase fébrile avec forte fièvre continue généralement inférieure à 7 jours;phase critique (fuite de plasma) d'une durée de 1 à 2 jours, généralement apparente lorsque la fièvre baisse, entraînant un choc si elle n'est pas détectée et traitée rapidement;phase de convalescence d'une durée de 2 à 5 jours avec amélioration de l'appétit, bradycardie (fréquence cardiaque lente), éruptions cutanées convalescentes (plaques blanches sur fond rouge), souvent accompagnée de démangeaisons généralisées (plus intense dans les paumes et les plantes des pieds) et de diurèse (augmentation du débit urinaire) .
  • Le syndrome de choc de la dengue (DSS) - Le syndrome de choc est une complication dangereuse de la dengue et est associé à une mortalité élevée.Une dengue grave survient à la suite d'une infection secondaire avec un sérotype viral différent.Une perméabilité vasculaire accrue, associée à un dysfonctionnement du myocarde et à une déshydratation, contribue à la survenue d'un choc entraînant une défaillance multiorganique.

Il n'existe pas de traitement spécifique contre le virus. Pour les touristes européens, la prévention de la dengue passe donc par la lutte contre son vecteur Aedes albopictus. Le moyen le plus efficace pour combattre ce moustique est d'éliminer ses lieux de ponte (soucoupes, petits récipients, déchets, réservoirs, vases, pneus, etc.).

Il est conseillé aux voyageurs de se protéger des piqûres de moustique. Il convient de respecter les mesures habituelles de lutte anti-vectorielle :

  • port de vêtements couvrants ;
  • répulsifs anti-moustiques, contenant du DEET, sur la peau découverte ;
  • vêtements et moustiquaire imprégnés d'insecticide pour la sieste et la nuit ;
  • les personnes qui utilisent un écran solaire doivent appliquer le répulsif 20 minutes après l'écran solaire.

Afin d'éviter au maximum la dissémination du virus de la dengue sur le territoire métropolitain, devant une fièvre d'apparition brutale et des douleurs articulaires ou musculaires dans les 15 jours qui suivent le retour d'un voyage en zone à risque, il faut consulter son médecin au plus vite en signalant son voyage.

Source: Agence de Santé Océan Indien ; European Centre for Disease Prevention and Control.