Détection du virus West Nile chez un rapace en Allemagne Médecine des voyages

Publié le 17 sept. 2019 à 11h55

Biographie

- Médecin biologiste à la retraite.
- Auparavant : médecin biologiste dans un hôpital d'Instruction des armées pendant 6 ans, puis détaché pendant 20 ans par le Service de santé des armées comme virologiste d'abord puis comme directeur dans 3 instituts du Réseau international des Instituts Pasteur.

Liens d'intérêt

- Aucune rémunération actuelle ou dans le passé de l'industrie pharmaceutique.
- Aucun investissement financier dans une firme pharmaceutique.
- Aucune participation à des études cliniques de vaccins.

En Allemagne, le 13 septembre 2019, le Federal Ministry of Food and Agriculture a notifié à l'Organisation mondiale de la santé animale la détection du virus West Nile (WN, ou virus du Nil occidental) chez un oiseau de la famille des Accipitridae (rapace diurne), dont l'espèce n'est pas précisée, le 9 septembre dans l'arrondissement de Havelland, dans le Brandenbourg.

Le diagnostic a été confirmé par technique de biologie moléculaire (RT-PCR) à l'Institut Friedrich-Loeffler (Laboratoire national).

Rappels sur le virus West Nile

Le virus West Nile est considéré aujourd'hui comme le flavivirus le plus répandu après celui de la dengue. 

West Nile appartient à la famille des Flaviviridae du genre flavivirus. Ce sont les oiseaux migrateurs qui jouent le rôle d'animaux réservoirs de virus. La transmission du virus se fait via la piqûre de moustiques du genre Culex : après avoir piqué des oiseaux infectés, les femelles moustiques deviennent compétentes pour la transmission du virus aux humains lors d'un repas sanguin. 

Dans la majorité des cas (80 %), l'infection par virus West Nile est asymptomatique. Les formes symptomatiques de la maladie se caractérisent par l'apparition brutale d'une fièvre importante après 3 à 6 jours d'incubation. Cette fièvre est accompagnée de maux de tête et de dos, de douleurs musculaires, d'une toux, d'adénopathies du cou, et souvent d'une éruption cutanée, de nausées, de douleurs abdominales, de diarrhées et de symptômes respiratoires.

Des complications neurologiques (méningite, encéphalite) surviennent dans moins de 1% des cas. Plus rarement encore, d'autres complications (hépatite, pancréatite ou myocardite) peuvent apparaître. Généralement, le malade récupère spontanément, parfois avec séquelles. Mais l'infection virale peut s'avérer mortelle principalement chez les adultes séniors.

Pour se protéger il est conseillé au voyageur :

  • de réduire le temps passé à l'extérieur pendant les heures de pointe du moustique (entre le crépuscule et l'aube) ;
  • de porter des vêtements de couleur claire avec des manches longues, pantalons et chaussettes dans les zones où les moustiques sont présents ;
  • de se protéger des piqûres de moustiques en utilisant un insectifuge contenant du DEET ; 
  • de nettoyer les gouttières et vider régulièrement les bains d'oiseaux et autres objets susceptibles de recueillir de l'eau ;
  • de s'assurer que les barils de pluie sont recouverts de moustiquaires ou qu'ils sont étroitement scellés autour du tuyau de descente des eaux de pluies ;
  • d'améliorer l'aménagement paysager pour empêcher l'eau stagnante autour de la maison.

Source : Organisation mondiale de la santé animale.