Quelles raisons ont-elles poussé certains personnels soignants à ne pas se faire vacciner contra la grippe pandémique ?

Publié le 10 mai 2011 à 22h40

Biographie

- Enseignant attaché à la faculté de Bordeaux 2.
- Rédacteur adjoint revue Médecine Tropicale.
- Membre de la SNFMI.
- Représentant la médecine interne française auprès de la fédération européenne de médecine interne (EFIM).

Liens d'intérêt


- Consultant auprès des laboratoires Jansen, activité ponctuellement rémunérée.
- Organisateurs de différentes réunions médicales (GSK, Pfizer, Actélion, Binding).
- Coorganisateur congrès SNFMI Paris 2011.
- Participations financières dans le capital d’une entreprise : aucune.
- Participations à des essaies thérapeutiques sur les vaccins : aucune.
- Déclaration établie le 12/09/2011.

La vaccination antigrippale des personnels soignants constitue un enjeu majeur de santé publique. Elle permet la protection des soignants mais aussi des patients, notamment les plus fragiles. En période de pandémie, elle assure la présence d'un effectif minimum de soignants, assurant ainsi la continuité des soins au plus fort de l'épidémie.

Une équipe allemande rapporte les résultats d'une étude concernant l'application de la vaccination contre la grippe A(H1N1) 2009 auprès des personnels de santé de l'hôpital universitaire de Francfort lors de la pandémie de 2009. Au total, 1.645 personnels soignants (étudiants, infirmières, médecins...) furent interrogés. Parmi eux, 712 ne furent pas vaccinés l'année précédente par le vaccin pandémique A(H1N1) lors de la pandémie de 2009. Les raisons de cette non vaccination ont été analysées.

Les deux principales raisons avancées par les sondés concernaient les adjuvants et le faible risque ressenti. Ils étaient 239 (34 %) à craindre l'utilisation des adjuvants dans la préparation vaccinale et 238 (33 %) à ne pas se considérer à risque de contracter la grippe. Il n'existait pas de différence significative entre les différentes catégories socio-professionnelles étudiées.

Les autres raisons invoquées étaient la crainte des effets indésirables (187), l'influence des médias (104) et la sous estimation de la gravité potentielle.

Les auteurs de cette étude estiment qu'une communication active et ciblée des professionnels de santé est nécessaire pour augmenter la couverture vaccinale des équipes soignantes, pour elles et leurs patients.

Source : Eurosurveillance.