Leptospirose chez des chiens aux Etats-Unis Médecine des voyages

Publié le 18 oct. 2019 à 18h17

Biographie

- Médecin biologiste à la retraite.
- Auparavant : médecin biologiste dans un hôpital d'Instruction des armées pendant 6 ans, puis détaché pendant 20 ans par le Service de santé des armées comme virologiste d'abord puis comme directeur dans 3 instituts du Réseau international des Instituts Pasteur.

Liens d'intérêt

- Aucune rémunération actuelle ou dans le passé de l'industrie pharmaceutique.
- Aucun investissement financier dans une firme pharmaceutique.
- Aucune participation à des études cliniques de vaccins.

Aux Etats-Unis, les services vétérinaires ont rapporté des cas de leptospirose chez des chiens dans l'Oklahoma et l'Utah, maladie qui peut se propager aux humains, en particulier s'ils possédent un chien. 

  • Récemment un vétérinaire de l'Oklahoma a traité un chiot de 7 mois qui montrait des signes de la maladie (anorexie, vomissements, et teinte jaune).
  • Au mois de septembre 2019 au moins 13 chiens dans l'Utah ont contracté la maladie, probablement contaminés dans un chenil, où un chien infecté peut avoir été gardé.

Les chiens contractent souvent la maladie en nageant dans l'eau stagnante ou en buvant dans les flaques d'eau. Une vaccination pour les chiens est disponible mais souvent réservée aux animaux à haut risque d'exposition.

La maladie est transmissible à l'homme essentiellement avec un risque professionnel (agriculteurs, vétérinaires, égoutiers).

Rappels sur la leptospirose :

La leptospirose est une maladie bactérienne présente dans le monde entier. La leptospirose est causée par la bactérie Leptospira interrogans. Celle-ci se maintient assez facilement dans le milieu extérieur (eau douce, sols boueux), ce qui favorise la contamination. La saisonnalité de la maladie est très marquée, avec une recrudescence estivo-automnale liée à la chaleur et aux précipitations.

Les leptospires sont des bactéries susceptibles d'infecter un grand nombre de mammifères sauvages (rongeurs et insectivores : rats, tangues, musaraignes, etc.) et domestiques (bovins, ovins, caprins, porcs, chiens), qui servent de réservoirs et les excrètent dans leur urine. Les bactéries peuvent survivre plusieurs mois dans un milieu humide et chaud. 

Certaines professions (agriculteurs, éleveurs, égoutiers, éboueurs…) et les personnes pratiquant des loisirs nautiques(baignade, canoé, kayak, pêche, chasse, canyonning...) sont particulièrement à risque.

Chez l'homme, la bactérie pénètre principalement par la peau lésée ou les muqueuses, la maladie est souvent bénigne, mais peut conduire à l'insuffisance rénale, voire à la mort dans 5 à 20% des cas. L'incubation dure de 4 à 14 jours. Dans la forme modérée, la maladie débute par une fièvre élevée avec frissons, maux de tête, douleurs musculaires et douleurs articulaires diffuses. Dans 20% des cas, elle se complique d'un syndrome hémorragique. Les formes graves (ictéro-hémorragique ou maladie de Weil) associent insuffisance rénale aiguë, atteinte neurologique (convulsions, coma) et des hémorragies plus ou moins sévères (pulmonaire, digestive). 

Les signes cliniques initiaux peu spécifiques (céphalées, fièvre, myalgies) peuvent con- duire à un retard diagnostique et thérapeutique par confusion avec des diagnostics différentiels tels que la grippe, le chikungunya ou la dengue. 

Mesures de prévention et de protection individuelle contre la leptospirose :

  • éviter de se baigner en eau douce, particulièrement lorsqu'on est porteur de plaies, et limiter les contacts des muqueuses avec l'eau ;
  • dans la mesure du possible, se protéger par le port de bottes et de gants en cas d'activité à risque (agriculture, élevage...) ;
  • lutter contre les rongeurs, qui sont le réservoir de la maladie ;
  • consulter sans délai un médecin en cas d'apparition des symptômes en lui signalant l'activité à risque pratiquée ;
  • ces mesures sont a renforcer durant la saison des pluies.

Il existe une vaccination contre la leptospirose. Son efficacité étant limitée à certaines souches de leptospire, elle est rarement réalisée en pratique.

Pour le voyageur, des informations détaillées sont disponibles sur les sites Mesvaccins.net ou Medecinedesvoyages.net.

Source : Promed.