Documentation Leptospirose

Leptospirose

La leptospirose est une zoonose (maladie animale transmissible à l'Homme) due à des bactéries du genre Leptospira.

Les rongeurs, notamment les rats, peuvent en éliminer de grandes quantités dans leurs urines. Mais les animaux d’élevage (bovins, chevaux ou porcs) ou de compagnie (chiens) peuvent aussi être infectés. La transmission à l'Homme s'effectue le plus souvent de manière indirecte, par contact avec une eau douce stagnante, ombragée et souillée par les urines contaminées de rongeurs : eaux de mares, rivières à débit lent, étangs, boues, eaux d’égouts... Les bactéries (leptospires) pénètrent à travers les muqueuses, mêmes saines, de la bouche, de l'œil, du nez, mais aussi du tube digestif ou des organes génitaux. La peau lésée est une autre voie de pénétration de la bactérie ; une micro-coupure suffit à laisser pénétrer ce microbe très fin et long. La macération de la peau favorise la pénétration. Les circonstances de la contamination sont variées. Elles peuvent être professionnelles (agriculteurs ou militaires lors de leurs activités en milieu naturel, plongeurs en eau douce, égoutiers...) ou liées aux loisirs (contacts avec des animaux domestiques, planche à voile, canyoning, rafting, pêche et d'une manière générale toutes les activités qui produisent des éclaboussures). La maladie est plus fréquente en zone tropicale.

La durée d’incubation moyenne est de dix jours (cinq à vingt jours). Les signes de la maladie sont très variables. La leptospirose peut prendre l'aspect d'une grippe bénigne (fièvre élevée avec frissons, maux de tête, douleurs musculaires et douleurs articulaires diffuses) mais elle peut aussi entraîner des atteintes graves des reins, du foie, des méninges ou des poumons. Une fois sur cinq, des signes d'hémorragie compliquent la maladie. La forme grave dite "ictéro-hémorragique" associe une insuffisance rénale aiguë, une atteinte neurologique (convulsions, coma) et des hémorragies. Aucun signe n’est vraiment spécifique, mais l’existence d’un ictère conjonctival (coloration jaune de la muqueuse de l'oeil) et de douleurs musculaires doit faire penser à la maladie. La convalescence est longue, mais généralement sans séquelles. Des complications oculaires peuvent survenir longtemps après le début de la maladie. Le diagnostic est aujourd'hui réalisé par détection du génome de la bactérie dans les urines du patient, à l'aide d'une technique appelée amplification génique.

Les recommandations vaccinales

Les recommandations concernant la prophylaxie de la leptospirose comprennent :

  • Des recommandations générales, applicables quelques soient les situations ( territoire métropolitain, Départements et Territoires d'Outre Mer et voyages en zone à haute prévalence de leptospirose).
  • Des recommandations pour les professionnels après évaluation individualisée du risque par le médecin du travail.

Les recommandations générales

Les recommandations générales de prophylaxie de la leptospirose comprennent :

1° Une information spécifique, dans le cadre de certaines activités exposant à un contact régulier avec des urines de rongeurs, ou un environnement infesté de rongeurs, sur l'importance des mesures de protection individuelles et la nécessité de consulter rapidement un médecin en cas d'apparition d'un syndrome grippal.

Il est recommandé que cette information, soit diffusée largement en ciblant prioritairement les centres de vacances, de loisirs aquatiques et les campings, elle insistera sur la notion d’activités à risque :

  • contacts avec l'environnement contaminé : la baignade, la plongée ou la pêche en eau douce, le canoé-kayak, le rafting et autres sports de nature, notamment ceux qui font intervenir des contacts fréquents avec un environnement humide,
  • contacts avec les animaux : celles en général pratiquées par des chasseurs et les propriétaires de nouveaux animaux de compagnie, principalement de rongeurs (rats, souris, cobayes...).

2° L'utilisation de mesures individuelles de protection :

  • port de gants, de bottes, de cuissardes, de vêtements protecteurs, voire de lunettes anti projections si nécessaire,
  • dans tous les cas, la désinfection de toute plaie ou égratignure, à l'eau potable et au savon ou à l'aide d'une solution antiseptique.

3° La vaccination par le vaccin actuellement disponible dans certaines indications restreintes, posées au cas par cas par le médecin traitant, après une évaluation individualisée prenant en compte :

  • l'existence de cas documentés dans la zone géographique reconnue de haute endémicité à la leptospirose,
  • la répétition ou la persistance de l’exposition au risque,
  • la pratique régulière et durable d’une activité de loisir exposant spécifiquement au risque de contact fréquent avec des lieux infestés par les rongeurs.

Le médecin pourra proposer la vaccination après s'être assuré :

a) qu'ont été mises en œuvre sur le lieu du loisir les mesures de protection générales et d’information individuelle,

b) que l'information sur la maladie, les comportements à risque, mais aussi sur l'efficacité relative du vaccin a bien été donnée et comprise.

4° Dans des situations particulières d'exposition intense et de courte durée il est possible de proposer (au voyageur, au militaire en opération, au plongeur ...) une chimioprophylaxie à raison de 200 mg de tétracycline par semaine.
5° Il n'y a pas lieu de proposer une antibiothérapie systématique en post exposition, sauf dans le cas d’une contamination accidentelle de laboratoire.

Les recommandations professionnelles

La vaccination est proposée par le médecin du travail, au cas par cas, après évaluation individualisée du risque. La vaccination sera proposée, après s’être assuré de la mise en œuvre des mesures de protection générales et individuelles et après information sur la maladie, les comportements à risque et sur l’efficacité relative du vaccin, aux personnes exerçant une activité professionnelle exposant spécifiquement au risque de contact fréquent avec des lieux infestés par les rongeurs, telle qu’elle peut se présenter dans les cadres suivants :

  • curage et/ou entretien de canaux, étangs, lacs, rivières, voies navigables, berges ;
  • activités liées à la pisciculture en eaux douces ;
  • travail dans les égouts, dans certains postes exposés des stations d’épuration ;
  • certaines activités spécifiques en eaux douces pratiquées par les pêcheurs professionnels, plongeurs professionnels, gardes-pêche ;
  • certaines activités spécifiques aux Départements d'Outre-Mer.

Les données épidémiologiques

La leptospirose est de répartition mondiale, à dominante tropicale.

En France métropolitaine, le nombre de cas répertoriés par le Centre National de Référence est de 600 à 700 cas chaque année, soit une incidence annuelle de 1/100 000 habitants (données 2021). Le pic annuel est souvent observé à la fin de l'été avec une grande disparité régionale (en fonction de mode de vie, des activités de loisir, du climat, des biais de signalement des cas).

Dans les départements et les collectivités d'Outre-mer, l’incidence est de 70 ou 100 fois plus élevée qu'en métropole.

C'est une maladie très fréquente dans les régions tropicales d'Amérique centrale, d'Asie.

On estime à plus d’un million le nombre de cas sévères de leptospirose par an dans le monde avec un taux de mortalité supérieur à 10 %.

La saisonnalité de la maladie est très marquée, avec une recrudescence estivo-automnale liée à la chaleur et aux précipitations.

Certaines professions (agriculteurs, éleveurs, égoutiers, éboueurs…) et les personnes pratiquant des loisirs nautiques (baignade, canoé, kayak, pêche, chasse, canyonning...) sont particulièrement à risque.

Début 2023: Le HCSP demande la réinscription de cette infection sur la liste des maladies à déclaration obligatoire, sur l'ensemble du territoire métropolitain (https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=1275

Les données de couverture vaccinale

La leptospirose est une zoonose (maladie animale transmissible à l'Homme) due à des bactéries du genre Leptospira.

Les rongeurs, notamment les rats, peuvent en éliminer de grandes quantités dans leurs urines. Mais les animaux d’élevage (bovins, chevaux ou porcs) ou de compagnie (chiens) peuvent aussi être infectés. La transmission à l'Homme s'effectue le plus souvent de manière indirecte, par contact avec une eau douce stagnante, ombragée et souillée par les urines contaminées de rongeurs : eaux de mares, rivières à débit lent, étangs, boues, eaux d’égouts... Les bactéries (leptospires) pénètrent à travers les muqueuses, mêmes saines, de la bouche, de l'œil, du nez, mais aussi du tube digestif ou des organes génitaux. La peau lésée est une autre voie de pénétration de la bactérie ; une micro-coupure suffit à laisser pénétrer ce microbe très fin et long. La macération de la peau favorise la pénétration. Les circonstances de la contamination sont variées. Elles peuvent être professionnelles (agriculteurs ou militaires lors de leurs activités en milieu naturel, plongeurs en eau douce, égoutiers...) ou liées aux loisirs (contacts avec des animaux domestiques, planche à voile, canyoning, rafting, pêche et d'une manière générale toutes les activités qui produisent des éclaboussures). La maladie est plus fréquente en zone tropicale.

La durée d’incubation moyenne est de dix jours (cinq à vingt jours). Les signes de la maladie sont très variables. La leptospirose peut prendre l'aspect d'une grippe bénigne (fièvre élevée avec frissons, maux de tête, douleurs musculaires et douleurs articulaires diffuses) mais elle peut aussi entraîner des atteintes graves des reins, du foie, des méninges ou des poumons. Une fois sur cinq, des signes d'hémorragie compliquent la maladie. La forme grave dite "ictéro-hémorragique" associe une insuffisance rénale aiguë, une atteinte neurologique (convulsions, coma) et des hémorragies. Aucun signe n’est vraiment spécifique, mais l’existence d’un ictère conjonctival (coloration jaune de la muqueuse de l'oeil) et de douleurs musculaires doit faire penser à la maladie. La convalescence est longue, mais généralement sans séquelles. Des complications oculaires peuvent survenir longtemps après le début de la maladie. Le diagnostic est aujourd'hui réalisé par détection du génome de la bactérie dans les urines du patient, à l'aide d'une technique appelée amplification génique.

Références