Le vaccin anti-papillomavirus Gardasil 9 autorisé aux Etats-Unis pour la prévention des cancers ORL

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Rappel sur les papillomavirus et les vaccins utilisés pour prévenir l'infection humaine par ces virus.

Les papillomavirus (encore appelés Human Papillomavirus ou HPV) sont des virus d'une grande diversité génétique. Certains génotypes (HPV 6 ou 11) entraînent des verrues génitales (encore appelées condylomes génitaux, végétations vénériennes ou crêtes de coq), dont le caractère disgracieux peut avoir de graves conséquences psychologiques. D'autres génotypes sont oncogènes, c'est-à-dire capables de provoquer l'apparition d'un cancer (HPV 16 et 18 surtout, mais aussi les HPV 31, 33, 35, 45, 51, 52 et 58), notamment le cancer du col utérin. Cependant, certains HPV induisent d'autres cancers de la sphère génitale (vagin, anus et pénis), des cancers oropharyngés (oropharynx, amygdale et base de la langue) ou des cancers de la cavité buccale.

Le vaccin Gardasil (laboratoire MSD Vaccins) contient quatre génotypes de papillomavirus : 6 et 11 pour éviter les verrues génitales, 16 et 18 pour la prévention du cancer du col et d'autres cancers. Ce vaccin ne sera plus disponible en 2021, car il a été remplacé par le vaccin Gardasil 9, ainsi dénommé car contenant cinq génotypes supplémentaires d'HPV à haut risque (31, 33, 45, 52 et 58) par rapport au vaccin Gardasil.

Extension des indications du vaccin Gardasil 9 aux Etats-Unis.

La Food and Drug Administration(FDA) vient d’approuver, pour les Etats-Unis, l’extension de l’indication du vaccin Gardasil 9 pour la prévention des cancers de l’oropharynx et des autres cancers des voies aéro-digestives supérieures (VADS) dus aux types de papillomavirus couverts par cette vaccination.

Il s’agit du premier pays à s’être prononcé dans ce sens.

Cette décision fait suite à la prise en compte des trois éléments suivants, concernant les cancers des voies aérodigestives supérieures et leur prévention vaccinale.

1) Spécificités de l’épidémiologie****de ces cancers, souvent induits par les papillomavirus aux Etats-Unis

  • La fraction attribuable des papillomavirus dans la survenue de ces cancers y est très élevée, ces virus étant responsables d'environ 70 % des cancers de l’oropharynx (versus environ 30 % en France).
  • Augmentation très importante de ces cancers dans les dernières décennies, responsables d'un fardeau considérable aux USA (chez les hommes, leur nombre y est plus élevé que les cancers du col de l’utérus depuis 2010, et ils y représentent la première cause de cancers HPV-induits).

2) Documentation précise des données épidémiologiques de ces cancers, grâce aux systèmes de suivi mis en place par les Centers for Disease Control and Prevention(CDC) et les bases de données existantes.

3) Données existantes en faveur du bénéfice de la vaccination anti-HPV pour leur prévention, qui se sont accumulées depuis plusieurs années.

Pour mémoire la vaccination anti-HPV est déjà universelle (filles et garçons) aux Etats-Unis.

Source : Food and Drug Administration.