Au Kenya, quelques 200 enfants des villages de Kiangwe, Mangai, Milimani et Basuba, situés dans la forêt dense de Boni, dans le comté de Garissa, ont été frappés par une épidémie de bilharziose (ou schistosomiase) et de diarrhée en lien avec l'usage d'eau contaminée car les sources d'eau sûres étaient taries en raison d'une sécheresse dévastatrice.
Rappels sur la schistosomiase :
Les bilharzioses ou schistosomoses sont des affections parasitaire tropicales due à des dues à des vers trématodes (vers plats) du genre Schistosoma qui vivent dans le système vasculaire veineux.
Cinq espèces principales sont connues pour être pathogènes chez l’homme et elles sont responsables d’affections différentes. Leur répartition est la suivante :
Le cycle du parasite débute par la libération dans le milieu extérieur des œufs de schistosomes par les sujets humains infectés, via les selles (S. mansoni, S. japonicum, S. mekongi, S. intercalatum) ou l’urine (S. haematobium). Les œufs éclosent dans l’eau libérant un embryon cilié le miracidium qui pénètre dans un mollusque spécifique d’espèce hôte intermédiaire obligatoire assurant la multiplication des parasites. Quatre semaines plus tard, les mollusques libèrent dans l’eau des larves appelées « furcocercaires » qui infectent l’homme par pénétration transcutanée. Les larves gagnent le système veineux mésentérique, et après deux mois, se transforment en adultes (mâles, femelles) qui s’accouplent. Les vers adultes s’installent dans les plexus veineux vésicaux (S. haematobium), péri-coliques et péri-rectaux (S. mansoni, S. intercalatum) ou mésentériques supérieurs (S. japonicum, S. mekongi). Les œufs pondus sont éliminés dans le milieu extérieur via les selles ou les urines, où se poursuit le cycle du parasite.
La contamination de l’homme se fait lors du contact de la peau avec des eaux douces contaminées.
La schistosomiase touche essentiellement les communautés pauvres et rurales, en particulier les populations d’agriculteurs et de pêcheurs et les femmes qui accomplissent leurs tâches domestiques dans de l’eau infestée. Les enfants sont particulièrement vulnérables à l’infection. Avec le développement du tourisme dans les pays tropicaux, de l’écotourisme et des voyages hors des sentiers battus, un nombre croissant de voyageurs contractent la schistosomiase.
La bilharziose évolue en trois phases cliniques successives dont les deux premières sont communes à toutes les espèces de schistosome (en zone d’endémie, la bilharziose est asymptomatique dans 40 % des cas) :
Les localisations hépatiques des bilharzioses sont communes à toutes les bilharzies, mais surtout observées avec S. mansoni.
Diagnostic
Une élévation du nombre de polynucléaires éosinophiles est présente à la phase d’invasion.
La confirmation d’une bilharziose passe par l’observation directe d’œufs dans les urines (S. haematobium), dans les selles (S. mansoni, S. japonicum) deux à trois mois après l’infestation, ou dans les tissus prélevés par biopsie. Le diagnostic repose également la recherche d’anticorps anti-bilharzies dans le sang. Les techniques de biologie moléculaire (PCR) réalisées dans le sang, les selles, les urines ou des biopsies permettent le diagnostic à la phase d’invasion.
Traitement : Le praziquantel est la molécule active sur toutes les espèces de schistosome.
Il n’y a pas de vaccin commercialisé contre cette maladie.
Pour les voyageur les la prévention repose sur le respect des règles suivantes :
Il est important de signaler les comportements à risque au médecin traitant au retour de voyage et a fortiori en cas de manifestations cliniques.
Source : Outbreak News Today.
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