Le point sur la dracunculose
La dracunculose (plus communément connue sous le nom de maladie du ver de Guinée) est une maladie parasitaire invalidante provoquée par Dracunculus medinensis, un long ver filiforme. Il est exclusivement transmis par l'ingestion d'eau contaminée par des puces d'eau parasitées. La dracunculose est rarement mortelle, mais les sujets atteints par la maladie peuvent être handicapés pendant des mois. Elle touche les populations des communautés rurales déshéritées et isolées qui, pour l'eau de boisson, sont essentiellement tributaires de points d'eau non aménagés tels que des mares.
En 2011, l'incidence annuelle de cette maladie a chuté de plus de 99 % par comparaison avec ce qu'elle était au milieu des années 1980. Actuellement, les cas ont seulement été notifiés en Éthiopie, au Mali, au Soudan du Sud et au Tchad.
Transmission, cycle évolutif et période d'incubation
Les gens ingèrent des puces d'eau parasitées en buvant de l'eau contaminée. Les crustacés sont tués dans l'estomac, mais les larves infectantes y sont libérées. Elles traversent ensuite la paroi intestinale et migrent à travers l'organisme. Le ver femelle fécondé (qui mesure entre 60 et 100 cm de long à la maturité) effectue une migration sous les tissus cutanés jusqu'à ce qu'il atteigne les membres inférieurs, formant une phlyctène ou une tuméfaction à partir de laquelle il émerge. De l'infestation à l'émergence du ou des vers il faut 10 et 14 mois (période d'incubation). Près d'un an après l'infestation, une phlyctène douloureuse se forme – dans 90% des cas au niveau de la jambe – et un ou plusieurs vers sortent de la peau, accompagnés d'une sensation de brûlure. Pour calmer celle ci, les patients ont souvent tendance à plonger la zone infestée dans l'eau permettant ainsi au ver de libérer des milliers de larves dans l'eau.
Prévention
Il n'existe ni vaccin ni traitement médicamenteux contre la dracunculose, mais la maladie est tout de même sur le point d'être éradiquée grâce à des stratégies de prévention
- la prévention de la transmission moyennant le traitement, le nettoyage et le bandage réguliers des lésions cutanées jusqu'à ce que le ver ait été totalement expulsé de l'organisme ;
- la prévention de la contamination de l'eau de boisson en conseillant au patient de ne pas mettre son ver en contact avec l'eau de boisson ;
- un accès plus large à des sources d'eau de boisson salubres pour éviter l'infection ;
- le filtrage de l'eau provenant de sources ouvertes avant qu'elle ne soit bue ;
- la lutte contre le vecteur à l'aide du téméphos (larvicide) ;
- la promotion de l'éducation sanitaire et du changement de comportement.
Source : Organisation mondiale de la santé.