Réveil de la maladie du sommeil à Abidjan ?

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Des chercheurs ivoiriens de l'Institut Pierre Richet d'Abidjan ont réalisé une étude qui indique clairement la présence importante de glossines (mouches tsé-tsé) "en pleine ville", à l'intérieur des massifs forestiers de la capitale économique ivoirienne. Ladite étude s'est déroulée dans la forêt du Banco, au Parc zoologique d'Abidjan, et dans le domaine de l'Université d'Abobo-Adjamé, respectivement plus grand massif forestier de la ville d'Abidjan et deux de ses reliques. En dehors de ces trois zones, d'autres mouches tsé-tsé ont été capturées dans la commune de Port-Bouët, plus précisément au sein du 43ème Bataillon d'infanterie de marine (BIMA), qui appartient aux forces françaises. Cette situation amène à s'interroger sur les risques liés à la présence de glossines, vecteurs des trypanosomoses humaine et animale, en pleine ville d'Abidjan. En effet, par son importance administrative et économique, cette ville a accueilli, surtout lors de la crise qui a secoué le pays depuis le début de la dernière décennie, de nombreuses populations venant des zones endémiques de la trypanosomose humaine (centre-ouest de la Côte d'Ivoire) et éventuellement porteuses du parasite (Trypanosoma brucei ssp.gambiense).

La Côte d'Ivoire est le deuxième pays le plus atteint par la trypanosomose en Afrique de l'ouest après la Guinée. Avant la découverte récente d'Abidjan, les foyers de maladie du sommeil étaient localisés dans le centre-ouest du pays (Sinfra, Oumé, Bonon,..), zone de grande production du café et du cacao, matières premières d'exportation représentant 40 % des recettes d'exportation et environ 20 % du Pib (Produit intérieur brut) du pays. La sonnette d'alarme est tirée car certains pays, où la trypanosomose humaine africaine avait été éradiquée, sont en train d'être réinvestis par les mouches tsé-tsé vectrices de la maladie du sommeil. La vigilance est donc de rigueur dans ces pays africains.

Source : Promed.