Augementation de la leptospirose en Nouvelle-Calédonie, au Vanuatu et en Indd (Etat du Tamil Nadu)

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1. Inde

En Inde, dans l’Etat du Tamil Nadu, le nombre de cas de leptospirose a doublé en 2022, avec un maximum de 2 612 cas au cours des quatre dernières années.

Le Tamil Nadu a enregistré 849 cas de leptospirose en 2019, 376 cas en 2020 (le nombre de cas est resté faible en 2020, probablement en raison du confinement, car la transmission était faible), 1 046 en 2021 et donc 2 612 en 2022, année où le premier décès a été signalé depuis 4 ans.

Jusqu'au mois de mars de 2023, 755 cas ont été signalés ; l'augmentation du nombre de cas se poursuit. Les autorités affirment que l'augmentation du taux d'infection est probablement due à une propagation rapide pendant la saison de la mousson.

2. Nouvelle-Calédonie

La Nouvelle-Calédonie a enregistré 102 cas de leptospirose et 2 décès liés à la maladie depuis le début de l'année 2023, en raison des pluies abondantes qui favorisent la survie de la bactérie dans le sol et les eaux stagnantes. La DASS appelle les Calédoniens à la plus grande vigilance et incite les éleveurs et les agriculteurs à la prudence en raison de la possibilité de transmission de la maladie par n'importe quel mammifère.

3. Vanuatu

Au Vanuatu, nouveaux cas de leptospirose ont été signalés entre le 31 mars et le 16 avril 2023, ce qui porte à 59 le nombre total de cas de leptospirose enregistrés depuis le début de l'année.

Parmi eux, 52 ont été confirmés en laboratoire et 6 ont été diagnostiqués cliniquement. Au total, 6 décès ont été enregistrés.

Les pluies facilitent la transmission de l'infection. Rappelons que le Vanuatu a récemment été touché par des cyclones tropicaux (voir la nouvelle 20539).

Rappels sur la leptospirose

La leptospirose est une maladie bactérienne présente dans le monde entier. La leptospirose est causée par la bactérie Leptospira interrogans. Celle-ci se maintient assez facilement dans le milieu extérieur (eau douce, sols boueux), ce qui favorise la contamination. La saisonnalité de la maladie est très marquée, avec une recrudescence estivo-automnale liée à la chaleur et aux précipitations.

Les bactéries du genre Leptospira sont susceptibles d'infecter un grand nombre de mammifères sauvages (rongeurs et insectivores : rats, tangues, musaraignes, etc.) et domestiques (bovins, ovins, caprins, porcs, chiens), qui servent de réservoirs et les excrètent dans leur urine. Les bactéries peuvent survivre plusieurs mois dans un milieu humide et chaud. Il existe plus de 250 sérovars d'espèces de Leptospira, avec plusieurs sérovars endémiques dans une zone géographique donnée.
Certaines professions (agriculteurs, éleveurs, égoutiers, éboueurs…) et les personnes pratiquant des loisirs nautiques (baignade, canoé, kayak, pêche, chasse, canyonning...) sont particulièrement à risque. Chez l'homme, la bactérie pénètre principalement par la peau lésée ou les muqueuses.

La maladie est souvent bénigne mais des complications sont possibles, notamment une insuffisance rénale qui peut conduire au décès dans 5 à 20 % des cas. L'incubation de la maladie dure de 4 à 14 jours.

  • Dans la forme modérée, la maladie débute par une fièvre élevée avec frissons, maux de tête, douleurs musculaires et douleurs articulaires diffuses. Dans 20 % des cas, elle se complique d'un syndrome hémorragique.
  • Les formes graves (ictéro-hémorragique ou maladie de Weil) associent insuffisance rénale aiguë, atteinte neurologique (convulsions, coma) et des hémorragies plus ou moins sévères (pulmonaire, digestive).

Les signes cliniques initiaux peu spécifiques (céphalées, fièvre, myalgies) peuvent conduire à un retard diagnostique et thérapeutique par confusion avec des diagnostics différentiels tels que la grippe, le chikungunya ou la dengue.
Mesures de prévention et de protection individuelle contre la leptospirose

  • Éviter de se baigner en eau douce, particulièrement lorsqu'on est porteur de plaies, et lorsque l'eau est trouble ou boueuse ;
  • Éviter tout contact avec l'eau, du nez, de la bouche et des yeux ;
  • Éviter de marcher pieds-nus ou en sandales ouvertes sur un sol boueux, dans les flaques, eaux stagnantes, ravines (en particulier dans les départements ultra marins) ;
  • Protéger les plaies du contact de l'eau par des pansements étanches ;
  • Porter des équipements de protection lors des activités professionnelles à risque (élevage, égoutiers, éboueurs, agriculteur, travail de la terre etc….) incluant bottes, gants, cuissardes, vêtements de protection, voire lunettes anti- projections en cas de risque de projection ; de la pratique de sports en eau vive tels que le canyoning, le kayak, incluant une combinaison protectrice, des bottillons et des gants.
  • Lutter contre les rongeurs, qui sont le réservoir de la maladie.

Après une exposition à risque :

  • Laver à l'eau potable et désinfecter les plaies ;
  • Consulter sans délai un médecin en cas d'apparition des symptômes en lui signalant l'activité à risque pratiquée dans les deux semaines précédentes.

Ces mesures sont à renforcer durant la saison des pluies.

Il existe une vaccination contre la leptospirose. Son efficacité étant limitée à certaines souches de leptospire, elle est rarement réalisée en pratique, concernant essentiellement les professionnels.

Source : ProMED, Outbreak News today