En Pologne, augmentatoin des cas de maladie de Lyme

medecinedesvoyages.net

La Pologne, après avoir signalé une augmentation des cas d'encéphalite à tiques, signale une augmentation des cas de maladie de Lyme.

En 2023, 2 753 cas de maladie de Lyme (soit une augmentation de 93 %) ont été confirmés en Pologne, selon les dernières données sur les maladies infectieuses. Ces données couvrent la période allant du 1er janvier au 15 avril de cette année. Au cours de la même période en 2022, 1 423 cas de maladie de Lyme ont été recensés.

Rappels sur la** maladie de Lyme**(Référence : Gocko X. et al. Borréliose de Lyme et autres maladies vectorielles à tiques. Recommandations des sociétés savantes françaises. Médecine et maladies infectieuses 49 (2019) 296–317)

En France, la maladie de Lyme, ou « borréliose de Lyme », est une maladie bactérienne qui touche l'être humain et de nombreux animaux. Elle est due à une infection par Borrelia burgdorferi sensu lato. Les espèces réservoirs sont des souris, des écureuils ou des cervidés. Les _Borrelia_pathogènes semblent surtout transmises aux humains par des tiques du genre Ixodes.

Une borréliose de Lyme pourra être évoquée devant différentes manifestations cliniques. Les manifestations cutanées sont les manifestations les plus fréquentes de la borréliose de Lyme qui peut être évoquée devant : un érythème migrant (EM) unique (phase localisée) ou multiple (phase disséminée précoce) qui apparait 3 à 30 jours après la morsure de tique, un lymphocytome borrélien (phase disséminée précoce) ou une acrodermatite chronique atrophiante (ACA) (phase tardive disséminée, plus de 6 mois après le début des symptômes). Les atteintes neurologiques sont, après les manifestations cutanées, les plus fréquentes en France (6,5–15 % des cas). Elles surviennent durant la phase disséminée précoce (moins de 6 mois après la morsure de tique) dans plus de 90 % des cas. Toute manifestation neurologique dans les suites d’un EM non traité ou d’une piqûre de tique avérée doit faire évoquer une neuro-borréliose. Les principales formes sont les méningoradiculites et les atteintes de nerfs crâniens, principalement du nerf facial (36 % des neuro-borrélioses en Europe). Les méningites, les myélites aiguës et les encéphalites, beaucoup plus rares. Des arthralgies surviennent fréquemment (50-70 %) durant les phases précoces. Lors de la phase disséminée, la manifestation articulaire caractéristique de la borréliose de Lyme est une monoarthrite, touchant dans 85 % des cas le genou. Les manifestations cardiologiques sont rares (0,3-4 % des cas), les atteintes cardiaques les plus fréquentes étant les blocs auriculo-ventriculaires. Les manifestations ophtalmologiques sont rares et leur imputabilité à une borréliose de Lyme est souvent incertaine.

En dehors de l’érythème migrant qui est de diagnostic clinique, la mise en évidence d’anticorps (sérum et liquide céphalo-rachidien) par une technique immuno-enzymatique (ELISA) complétée, en cas de positivité, par une technique d’immuno-empreinte, a sa place pour étayer le diagnostic. La PCR Borrelia peut être effectuée dans les biopsies cutanées en cas d’ACA et dans le liquide articulaire/biopsie synoviale en cas d’atteinte articulaire pour aider au diagnostic.

Le traitement antibiotique repose sur l’utilisation en première ligne de doxycycline chez l’adulte, remplacé chez l’enfant de moins de 8 ans par l’amoxicilline dans les atteintes cutanées et articulaire, et par la ceftriaxone dans les atteintes neurologiques. La durée de traitement est adaptée à la forme clinique.

La prévention de la borréliose de Lyme consiste à éviter les piqûres de tiques et repose sur :

  • Une protection mécanique : La meilleure prévention est le port de vêtements couvrants (pantalon long mis dans les chaussettes - voire guêtres - et chemise à manches longues), de préférence de couleur claire, pour mieux repérer les tiques.
  • Une protection chimique utilisée en complément.
    • Les répulsifs sont utilises pour des expositions occasionnelles, du fait de l’absence de données de tolérance pour les expositions répétées sur le long terme. Chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 24 mois, les répulsifs ne sont pas recommandés en l’absence d’évaluation du rapport bénéfices/risques. Les molécules répulsives recommandées sont : le DEET, l’IR35/35, le KBR 3023, le PMDRBO. Plusieurs règles sont à respecter : appliquer sur peau découverte (inutile sous les vêtements), respecter l’âge indiqué dans la notice et le rythme des applications, ne pas appliquer en même temps qu’une protection antisolaire.
    • Il est possible d’imprégner les vêtements avec des produits à base de pyréthrine, toutefois, leur tolérance en cas d’utilisation prolongée n’a pas été évaluée et 0,5 % de la dose appliquée sur la peau est absorbée.
  • Au retour de zones à risque, l’inspection corporelle minutieuse est recommandée, tout particulièrement les zones chaudes et humides, le cuir chevelu et les oreilles, surtout chez les jeunes enfants. La douche peut être l’occasion de compléter l’inspection corporelle. Il est recommandé de répéter l’inspection le lendemain de l’exposition.

Si une tique est détectée , il est recommandé de :

  • pratiquer une extraction mécanique avec un crochet à tique ou une pince fine, le plus rapidement possible. Il est déconseillé d’extraire la tique avec les doigts ou d’utiliser des substances telles qu’éther, huile, vernis ;
  • désinfecter la peau au point de piqûre avec un antiseptique, après retrait de la tique ;
  • se laver les mains avec du savon ;
  • réaliser une photographie de la tique et noter la date et le lieu de piqûre : cette photographie pourra être montrée à un médecin ou pharmacien pour identification ;
  • surveiller la zone au cours des 4 semaines qui suivent afin de détecter un érythème migrant qui signerait une borréliose de Lyme, ou une escarre d’inoculation. Il convient alors de prendre un avis médical en précisant la piqûre récente.

Source : Outbreak News Today

Pages associées