Aux Philippines, les autorités sanitaires signalent une augmentation de 135 % des cas de leptospirose depuis le début de l'année, selon les dernières données du Bureau d'épidémiologie.
Du 1er janvier au 8 avril, 1 152 cas de leptospirose ont été signalés au niveau national, contre 490 au cours de la même période l'année dernière, et 15 des 17 régions du pays ont signalé une augmentation du nombre de cas, les Visayas occidentales étant les plus touchées avec 231 cas, suivies par la région de la Vallée de Cagayan avec 160 cas. La région de Mimaropa a enregistré la plus forte augmentation en pourcentage (1025 %), suivie par la Péninsule de Zamboanga (988 %).
Les autorités ont signalé 113 décès dus à la leptospirose jusqu'au 8 avril de cette année, contre 69 au cours de la même période en 2022.
Rappels sur la leptospirose
La leptospirose est une maladie bactérienne présente dans le monde entier. La leptospirose est causée par la bactérie Leptospira interrogans. Celle-ci se maintient assez facilement dans le milieu extérieur (eau douce, sols boueux), ce qui favorise la contamination. La saisonnalité de la maladie est très marquée, avec une recrudescence estivo-automnale liée à la chaleur et aux précipitations.
Les bactéries du genre Leptospira sont susceptibles d'infecter un grand nombre de mammifères sauvages (rongeurs et insectivores : rats, tangues, musaraignes, etc.) et domestiques (bovins, ovins, caprins, porcs, chiens), qui servent de réservoirs et les excrètent dans leur urine. Les bactéries peuvent survivre plusieurs mois dans un milieu humide et chaud. Il existe plus de 250 sérovars d'espèces de Leptospira, avec plusieurs sérovars endémiques dans une zone géographique donnée.
Certaines professions (agriculteurs, éleveurs, égoutiers, éboueurs…) et les personnes pratiquant des loisirs nautiques (baignade, canoé, kayak, pêche, chasse, canyonning...) sont particulièrement à risque. Chez l'homme, la bactérie pénètre principalement par la peau lésée ou les muqueuses.
La maladie est souvent bénigne mais des complications sont possibles, notamment une insuffisance rénale qui peut conduire au décès dans 5 à 20 % des cas. L'incubation de la maladie dure de 4 à 14 jours.
Les signes cliniques initiaux peu spécifiques (céphalées, fièvre, myalgies) peuvent conduire à un retard diagnostique et thérapeutique par confusion avec des diagnostics différentiels tels que la grippe, le chikungunya ou la dengue.
Mesures de prévention et de protection individuelle contre la leptospirose
Après une exposition à risque :
Ces mesures sont à renforcer durant la saison des pluies.
Il existe une vaccination contre la leptospirose. Son efficacité étant limitée à certaines souches de leptospire, elle est rarement réalisée en pratique, concernant essentiellement les professionnels.
Source : Outbreak News Today