A La Réunion, au 14 juin 2023, 108 cas biologiquement confirmés de leptospirose (PCR ou sérologie) ont été déclarés à l’Agence Régionale de Santé (versus 142 pour la même période de 2022). Cette année, le pic épidémique a été plus tardif que celui de 2022 et de plus faible intensité. Au cours du mois de mai 2022, un maximum de 29 cas a été enregistré, contre un maximum de 48 et 49 cas respectivement en mars et avril 2022).
L’épidémie s’étale dans la durée. Douze nouveaux cas sont survenus en S20/2023 alors qu’en 2022 le nombre de cas devenait inférieur à 5 pour le reste de l’année.
Plus de 55% des cas résident dans le sud de l’île (dont 25 cas à Saint-Joseph et 15 cas au Tampon).
Entre S01 et S23, 63 passages aux urgences dont 43 hospitalisations pour suspicion de leptospirose ont été identifiés (respectivement 100 passages et 67 hospitalisations pour la même période en 2022). Le taux d’hospitalisation après passage (68%) reste stable par rapport à 2022 (66%).
Selon Santé Publique France, cette situation épidémiologique peur s'expliquer par la persistance de températures élevées (le mois de Mai 2023 est le plus chaud sur 56 ans de mesures) et une pluviométrie excédentaire dans certaines zones du département (frange sud-est de St-Joseph à Ste-Ros et Ouest de l'île).
Rappels sur la leptospirose
La leptospirose est une maladie bactérienne présente dans le monde entier. La leptospirose est causée par la bactérie Leptospira interrogans. Celle-ci se maintient assez facilement dans le milieu extérieur (eau douce, sols boueux), ce qui favorise la contamination. La saisonnalité de la maladie est très marquée, avec une recrudescence estivo-automnale liée à la chaleur et aux précipitations.
Les bactéries du genre Leptospira sont susceptibles d'infecter un grand nombre de mammifères sauvages (rongeurs et insectivores : rats, tangues, musaraignes, etc.) et domestiques (bovins, ovins, caprins, porcs, chiens), qui servent de réservoirs et les excrètent dans leur urine. Les bactéries peuvent survivre plusieurs mois dans un milieu humide et chaud. Il existe plus de 250 sérovars d'espèces de Leptospira, avec plusieurs sérovars endémiques dans une zone géographique donnée.
Certaines professions (agriculteurs, éleveurs, égoutiers, éboueurs…) et les personnes pratiquant des loisirs nautiques (baignade, canoé, kayak, pêche, chasse, canyonning...) sont particulièrement à risque. Chez l'homme, la bactérie pénètre principalement par la peau lésée ou les muqueuses.
La maladie est souvent bénigne mais des complications sont possibles, notamment une insuffisance rénale qui peut conduire au décès dans 5 à 20 % des cas. L'incubation de la maladie dure de 4 à 14 jours.
Les signes cliniques initiaux peu spécifiques (céphalées, fièvre, myalgies) peuvent conduire à un retard diagnostique et thérapeutique par confusion avec des diagnostics différentiels tels que la grippe, le chikungunya ou la dengue.
Mesures de prévention et de protection individuelle contre la leptospirose
Après une exposition à risque :
Ces mesures sont à renforcer durant la saison des pluies.
Il existe une vaccination contre la leptospirose. Son efficacité étant limitée à certaines souches de leptospire, elle est rarement réalisée en pratique, concernant essentiellement les professionnels.
Source : Santé Publique France