En Inde, la présence du virus Nipah a été confirmée chez des chauves-souris dans 9 Etats et un territoire de l'Union

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En Inde, le Conseil indien de la recherche médicale et l'Institut national de virologie (ICMR-NIV) ont confirmé la présence du virus Nipah chez des chauves-souris dans les États du Kerala, du Tamil Nadu, du Karnataka, de Goa, du Maharashtra, du Bihar, du Bengale occidental, de l'Assam, du Meghalaya et dans le territoire de l'Union de Pondichéry. La présence du virus dans le district de Dhubrien Assam et dans les villes de Maynaguri [ville/municipalité] et de Cooch Bihar [ville/municipalité] au Bengale occidental a suscité des inquiétudes supplémentaires, soulignant la nécessité d'une surveillance vigilante dans ces régions. Les autres lieux où l'enquête a été entreprise sont le Telangana, le Gujarat, le Punjab, l'Himachal Pradesh, l'Odisha et le territoire de l'Union de Chandigarh.

Des études antérieures menées au Kerala avaient confirmé la présence du virus Nipah chez des chauves-souris frugivores dans la région de Kozhikode (le dernier foyer de virus Nipah a été signalé en août-septembre 2021 à Kozhikode, avec 16 victimes parmi les 18 cas confirmés), mais l'étude présentée ici est la plus large étude à avoir été réalisée en Inde, ce qui a permis de découvrir le virus dans plusieurs nouveaux endroits.

L'espèce des chauves-souris infectées par le virus Nipah n'est pas mentionnée, cependant, il s'agir probablement de la chauve-souris Pteropus medius, l'hôte naturel du virus.

Rappels sur le virus Nipah.

Le virus Nipah est un virus zoonotique qui appartient au genre Hepinavirus, de la famille des Paramyxoviridae. Le virus a été reconnu pour la première fois en 1998-1999 lors d'une épidémie chez des éleveurs de porcs en Malaisie et à Singapour. Aucune épidémie ultérieure n'a été signalée en Malaisie ou à Singapour depuis 1999. Le virus a été reconnu pour la première fois en Inde et au Bangladesh en 2001. Depuis lors, des épidémies presque annuelles se sont produites au Bangladesh. La maladie a été identifiée périodiquement en Inde orientale (2001, 2007). L'infection à virus Nipah est une maladie zoonotique émergente d'importance pour la santé publique dans la Région d'Asie du Sud-Est.

La maladie : Après une phase d'incubation de 4 à 45 jours, l'infection provoque chez l'homme une maladie caractérisée par de la fièvre et des céphalées qui peut évoluer vers des formes graves comme une encéphalite (inflammation du cerveau) ou une pneumopathie atypique. Environ 20% des patients gardent des séquelles neurologiques, comme des troubles convulsifs et des altérations de la personnalité. Le taux de létalité (proportion de décès parmi les cas) élevée, estimée entre 40 et 75 %. Cependant, ce taux peut varier selon les épidémies en fonction des capacités locales de surveillance épidémiologique et de la prise en charge clinique. Il n'y a pas de traitement ni de vaccin disponible, que ce soit pour les personnes ou les animaux.

Transmission : Les chauves-souris du genre Pteropus sont le réservoir naturel connu de virus. Plusieurs voies de transmission à l'Homme sont possibles. Lors des premières flambées en Malaisie et à Singapour, la plupart des infections humaines ont résulté d’un contact direct avec des porcs malades ou avec leurs tissus contaminés. On pense que la transmission s’est produite par contact avec des sécrétions de porcs ou avec les tissus d’un animal malade. Dans les flambées survenues ensuite au Bangladesh et en Inde, la source la plus probable d’infection était la consommation de fruits ou de produits dérivés (par exemple, jus brut de palmier-dattier) contaminés par de l’urine ou de la salive de chauves-souris infectées. Une transmission interhumaine par contact étroit non protégé avec un patient infecté dans son entourage ou à l'hôpital est également possible. De nombreux cas identifiés dans l'épidémie actuelle ont été infectés lors de contacts directs non protégés avec d'autres personnes infectées.

L'infection à virus Nipah peut être prévenue par les mesures suivantes :

  • en évitant l'exposition aux chauves-souris et aux porcs malades dans les zones d'endémie ;
  • en évitant de consommer des fruits partiellement consommés par les chauves-souris infectées ou en buvant de la sève ou du jus de palmier dattier ;
  • le risque de transmission internationale via des fruits contaminés par de l'urine ou de la salive de chauves-souris infectées peut être évité en les lavant soigneusement et en les épluchant avant leur consommation ;
  • les fruits présentant des signes de piqûres de chauve-souris doivent être jetés.

Dans les établissements de soins, le personnel doit systématiquement mettre en œuvre des mesures standard de prévention et de contrôle des infections lors de la prise en charge des patients afin de prévenir les infections nosocomiales (infections liées aux soins survenant à l'hôpital).

Les travailleurs de la santé qui soignent un patient suspect d'avoir la fièvre à virus Nipah doivent immédiatement contacter des experts locaux et nationaux pour obtenir des conseils et organiser des tests de laboratoire.

Source : Communiqué de l'ICMR-NIV repris dans par les médias

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