Martinique, Guadeloupe, Guyane : le point sur l'épidémie de dengue

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1. Martinique et Guadeloupe

En Guadeloupe et en Martinique, l’ensemble des indicateurs de suivi de la dengue poursuivent leur progression depuis le début de l’épidémie démarrée dans les deux territoires à la fin du mois de juillet (semaine 2023-30). L'épidémie concerne l'ensemble de l'île en Martinique et l'ensemble de l'archipel en Guadeloupe, et le sérotype DENV-2 a été identifié dans l’ensemble des cas dans ces deux départements.

Actuellement, en Guadeloupe, le taux d’incidence des cas cliniques de dengue est le plus élevé sur les communes de Capesterre-Belle-Eau et de Petit-Bourg. En Martinique, les taux d’incidence les plus élevés concernent les communes du Diamant et de Saint-Pierre.

Les principaux chiffres du bilan de surveillance concernant la semaine 37-2023 sont les suivants :

  • cas cliniquement évocateurs de dengue : 830 (vs ~815 en S36) en Guadeloupe ; 830 cas (vs ~705 en S36) en Martinique ;
  • passages aux urgences : Guadeloupe 70 (vs 75 en S36) en Guadeloupe ; 67 (vs 51 en S36) en Martinique ;
  • hospitalisations après passage aux urgences : 8 (vs 12 en S36) en Guadeloupe ; 19 (vs 12 en S36) en Martinique ;
  • cas graves en réanimation depuis la semaine 30-2023 : 7 dont 3 décès en Martinique
    • en Guadeloupe 20 cas graves de dengue ont été recensés depuis le début de l’année 2023 dont 14 depuis le début de l’épidémie (2023-30). Parmi ces cas, 3 concernent des enfants. Les services de pédiatrie ont également signalé des cas de thrombopénies sévères. Depuis le début de l’épidémie (2023-30), parmi les 14 cas graves de dengue recensés, 5 décès directement imputables à la dengue ont été signalés.
    • en Martinique, depuis le début de l’épidémie (semaine 2023-30), 7 cas graves de dengue ont été recensés dont deux cas pédiatriques. Les services de pédiatrie ont également signalé l’existence de thrombopénies sévères. Pour cette même période (2023-30 à 37), 3 décès parmi les cas graves de dengue ont été rapportés dont deux directement imputables à la dengue et un indirectement imputable à l’infection.

2. Saint-Martin et Saint-Barthélémy

A Saint-Martin, des cas sporadiques confirmés ont été signalés. La situation épidémiologique reste calme mais suivie avec attention.

A Saint-Barthélemy, la situation épidémiologique calme devient plus active avec une augmentation des cas biologiquement enregistrés depuis début août (semaine 2023-31) et des passages aux urgences pour syndrome de dengue rapportés depuis la semaine 2023-37. La situation est suivie avec vigilance.

Actuellement ces deux îles demeurent en phase 1 du Programme de surveillance, d’alerte et de gestions des épidémie définie par la présence de cas sporadiques en période de faible transmission.

3## . Guyane

(données arrêtées au 10 septembre)

En Guyane, en semaines 35 et 36, 172 cas confirmés de dengue ont été identifiés sur plusieurs communes contre 184 au cours des deux semaines précédentes. Parmi les 172 cas confirmés sur les deux dernières semaines pour lesquels la commune de résidence est connue, 22 ont été recensés sur le Littoral Ouest, 36 sur l’Ile de Cayenne, 86 dans le secteur des Savanes et deux sur le Maroni.

L’évolution des indicateurs au cours des deux dernières semaines confirme la poursuite de la situation épidémique de la dengue sur le secteur des Savanes. En semaines 35 et 36, le nombre de cas évocateurs de dengue augmente avec 492 cas contre 335 en semaines 33 et 34 et 50% des cas confirmés résidaient dans ce secteur, principalement à Kourou. Ces deux dernières semaines, les passages aux urgences pour syndrome évocateur de dengue représentent toujours près de 12% de l’activité au Centre Hospitalier de Kourou.

La situation est stable dans les autres secteurs. Quatre foyers actifs sont recensés à Saint Laurent du Maroni, trois à Rémire-Montjoly, deux à Cayenne et un à Matoury.

Le sérotype DEN-3 a été identifié pour 92% des cas confirmés ayant bénéficié d’un sérotypage en S35 et S36 (n=129) et le DEN-2 pour 8% d’entre eux.

Recommandations pour les voyageurs :

En France métropolitaine, au 22 septembre 2023, sur les 1 015 cas de dengue importés près de 67% ont été acquis dans les régions sus-citées : Martinique, 381 cas ; Guadeloupe, 247 cas ; Guyane, 44 cas ; Saint-Barthélémy, 3 cas et Saint-Martin, un cas.

Pendant le séjour : se protéger des piqûres de moustiques

  • Porter des vêtements longs
  • Dormir sous une moustiquaire imprégnée
  • Utiliser des répulsifs anti-moustiques cutanés : crèmes ou lotions cutanées qui, selon les marques, éloignent les moustiques entre 6 et 12 heures. Une attention particulière vis-à-vis des produits utilisés doit être portée sur les enfants en bas âge et les femmes enceintes. En cas d’utilisation de crèmes solaires, le répulsif doit être appliqué au moins 20 min après l’application de la crème solaire. Prenez conseil auprès de votre pharmacien.
    • appliquer sur tout le corps
    • éviter le visage et les mains
    • insister sur les chevilles et les pieds
  • Utiliser des répulsifs anti-moustiques autres que cutanés : diffuseurs électriques d'insecticides, serpentins, bougies, raquettes.

Au retour

En France hexagonale, le moustique Aedes albopictus (communément appelé "moustique tigre") est également vecteur de la dengue. Désormais implanté dans 71 départements, ce moustique risque de transmettre la maladie à votre entourage s’il vous pique alors que vous êtes porteur de la dengue au retour de votre voyage.

Aussi, pendant les 15 jours suivant son retour d’une région où des cas de dengue ont été signalés, il est recommandé :

  • de continuer à se protéger contre les piqûres de moustique pour éviter qu’un moustique de genre Aedes vous pique et soit contaminé, à son tour, par le virus de la dengue (porter des vêtements longs, utiliser des répulsifs etc). Il pourrait alors transmettre le virus à d’autres personnes, lors d’une piqûre ;
  • de consulter un médecin en cas de fièvre, ou maux de tête, ou douleurs articulaires et/ou musculaires, ou sensation de grande fatigue, ou éruptions cutanées et de lui indiquer de quelles régions vous revenez.

Source : Santé publique France