Mise en évidence d’une proximité génétique entre variantes du virus de la rage provenant de ouistitis et de chauves-souris dans l’Etat de Ceará, dans le nord-est du Brésil.

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Au Brésil, les ouistitis sont communs dans les forêts et les unités de conservation de tout le Brésil. Dans les zones urbaines ou à proximité, ils sont souvent capturés comme animaux de compagnie et abandonnés par la suite. Ils ont été associés à des cas de rage humaine. Le premier décès dû à la rage et lié à un ouistiti a été signalé en 1991, dans le Ceará.

Depuis lors, 14 autres décès dans le même État ont été attribués à la transmission par ces primates. En avril 2023, un ouvrier agricole de 36 ans est décédé de la rage. En février, près de la ville de Cariús, il avait été mordu par un ouistiti tombé dans son jardin et qu’il avait voulu aider.

Des chercheurs ont analysé 144 échantillons de tissus cérébraux provenant de 15 espèces de chauves-souris. Les animaux avaient été collectés entre janvier et juillet 2022 dans le cadre du programme national de surveillance épidémiologique, qui demande aux agents de santé de d’adresser au Laboratoire central de santé publique du Ceará les mammifères trouvés morts ou présentant des symptômes de rage dans le Ceará.

L'ARN extrait des échantillons a été séquencé et les séquences génétiques du virus de la rage ont été comparées aux séquences déposées dans les bases de données publiques. Les chercheurs ont utilisé des outils informatiques pour retracer l'histoire évolutive des virus trouvés.

Un premier ensemble de séquences était compatible avec les variantes du virus de la rage découvertes en 2010 chez Tadarida brasiliensis et Nyctinomops laticaudatus, des espèces de chauves-souris insectivores du sud-est du Brésil. Cependant, un autre groupe de variantes découvertes pour la première fois chez des chauves-souris (deux espèces insectivores et une espèce frugivore) était très proche, en termes d'évolution, du virus détecté chez des ouistitis du nord-est. Ces résultats sont en faveur d’une dynamique de franchissement d’espèce complexe et d’une transmission virale multiple entre différents hôtes.

Depuis la généralisation de la vaccination des animaux domestiques, les animaux sauvages sont la principale source de rage humaine en Amérique. Au Brésil, les chauves-souris qui se nourrissent de sang sont considérées comme des hôtes plus fréquents et des transmetteurs importants de la rage.

Il est rappelé que les gens ne doivent jamais toucher les chauves-souris ou d'autres animaux sauvages, et qu’en cas de contact direct avec l'animal, la personne doit immédiatement se rendre au centre de santé le plus proche pour se faire vacciner contre la rage et/ou recevoir un sérum antirabique.

Source : Fondation de recherche de São Paulo [Agência Fundação de Amparo à Pesquisa do Estado de São Paulo (FAPESP)]