Hausse de la leptospirose en ce début d'année en Polynésie française

En Polynésie française, au cours de la semaine 1 de 2024, 8 cas de leptospirose ont été diagnostiqués sur 39 échantillons analysés. Parmi ces cas, sept ont été confirmés par test PCR (amplification en chaîne par polymérase), et un seul est un cas probable avec sérologie positive. Cinq cas ont donné lieu à une hospitalisation. Cette hausse du nombre de cas fait suite aux derniers épisodes pluvieux survenus auxÎles du Vent et Sous-le-Vent. Sur la semaine S02, trois cas supplémentaires ont été signalés, deux cas confirmés par PCR et un cas probable.

Le bilan de la leptospirose en Polynésie française en 2023 vient d'être publié.

En 2023, le nombre total de cas s’élève à 117. Le taux d’incidence global s’élève à 41/100 000 habitants. De 2019 à 2022, l’incidence à diminuée de 40%. Le nombre moyen de cas est de 11,2 par mois pour la période de janvier à juin. Le pic est au mois de mai avec 14 cas de leptospirose détectés.

Historiquement, la période de février à mars était généralement connue comme la saison de la leptospirose, mais depuis 2021 on constate le maintien d’une incidence élevée jusqu’en mai, voire juin. Les données météorologiques n’étant pas recensées, il n’est donc pas possible de corréler ces résultats avec un possible décalage de la saison des pluies ces dernières années.

Au total, on dénombre 71 hospitalisations en 2023 dont 19 passages en réanimation. Le taux d’hospitalisation a presque doublé en 2022 (60%) par rapport à 2021 (36%) et est stable en 2023 (61%) par rapport à 2022. Deux décès sont à déplorer en 2023. La majorité des cas sont des hommes (74,4%), comme chaque année depuis 2012. Cette différence est sans doute liée à la surreprésentation des hommes dans la pratique des activités à risque pour la leptospirose.

Les enfants de moins de 10 ans sont les moins touchés. La catégorie d’âge la plus touchée est le groupe des 30-39 ans, suivis de près par les 40-49 ans. Un vieillissement de la population touchée est observé. En effet, alors que les 60 ans et plus représentaient en moyenne 1 cas sur 10 depuis 2012, ils représentent près d’1 cas sur 5 en 2023.

En 2023, la majorité des cas de leptospirose est située aux Iles-du-Vent (65%) et un tiers aux Iles-sous-le-Vent (33 %). Seulement deux cas ont été déclarés aux Tuamotu-Gambier (2%) et aucun cas aux Marquises et aux Australes.

Une investigation a pu être menée pour 56 patients (48%). Cinquante-cinq patients ont déclaré au moins une activité à risque. Le patient n’ayant déclaré aucune activité à risque a indiqué la présence de rats autour du foyer. Pour les autres, les principaux facteurs de risque identifiés sont une activité d’agriculture ou de jardinage (84%), l’existence de plaies ou excoriations (45%), la marche pieds-nus régulière ou occasionnelle dans les flaques d’eau ou dans la boue (35%), la baignade et les loisirs en eau douce (29%), une activité d’élevage (24%). La pratique du surf a été indiqué pour seulement 3 patients (5%).

Source : Bulletin de Surveillance Sanitaire - Polynésie française