Epidémie de conjonctivite hémorragique à luanda en Angola

En Angola, la ville de Luanda est confrontée, ces derniers jours, à une épidémie de conjonctivite hémorragique contagieuse, a déclaré jeudi la directrice de l'Institut national ophtalmologique d'Angola (IONA), Luísa Paiva. L'IONA traite quotidiennement entre 8 et 10 cas de cette pathologie. La responsable a appelé la population à renforcer les mesures de prévention, notamment se laver fréquemment les mains, éviter de se toucher ou de se gratter les yeux et d’éviter les endroits bondés.

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La conjonctivite aiguë hémorragique (CAH) est une forme épidémique extrêmement contagieuse de conjonctivite caractérisée cliniquement par l’apparition brutale d’un épanchement sanguin au niveau des conjonctives. La première épidémie de CAH fut décrite en 1969 au Ghana et surnommée Apollo disease, car la rumeur populaire voulait que les atteintes oculaires soient dues au fait que les Ghanéens cherchaient à découvrir dans le ciel la capsule Apollo 11. Cette épidémie était due à l’Enterovirus 70 (EV70) qui constitue avec un variant antigénique du Coxsackievirus A24 (CVA24v), la cause majeure des cas de CAH à travers le monde. Le mode de transmission de cette maladie fait appel aux sécrétions lacrymales des patients infectés par le biais d’une transmission interhumaine directe ou indirecte via du matériel ophtalmologique mal décontaminé ou de l’eau de baignade insuffisamment chlorée. L’hypothèse récente d’une propagation du virus par voie aérienne serait plus à même d’expliquer l’ampleur des épidémies décrites. En l’absence de traitement antiviral spécifique, l’apport d’un diagnostic étiologique rapide est essentiel pour distinguer la CAH d’autres infections oculaires curables ou afin de mettre immédiatement en place les mesures d’hygiène, seule arme susceptible de limiter la propagation de l’épidémie. Le diagnostic virologique reste actuellement long et laborieux, et souvent peu accessible aux pays en voie de développement, pour qui les épidémies de CAH dues aux Enterovirus (EV), sont devenues un problème de santé publique majeur et préoccupant.

Source : Angola Press Agency