Etats-Unis : un cas importé mortel de fièvre de Lassa signalé dans l'Iowa

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Aux Etats-Unis, le 29 octobre, le département de la santé de l'Iowa a annoncé un cas mortel de fièvre de Lassa importée. Le 30 octobre, les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont publié une déclaration sur ce cas, soulignant que le risque global pour le public est très faible.

S'il est confirmé, le cas de l'Iowa serait le neuvième cas importé aux États-Unis depuis 1969. Tous les cas américains ont concerné des voyageurs et les autorités de l'Iowa ont indiqué hier que le patient avait récemment séjourné en Afrique de l'Ouest.

Le patient est décédé alors qu'il était en isolement au centre médical de l'université de l'Iowa au début du mois. Le CDC a également indiqué que le patient ne présentait pas de symptômes lorsqu'il s'est rendu en Iowa en provenance d'Afrique de l'Ouest, ce qui signifie que le risque pour les autres passagers aériens est extrêmement faible.

Les premières informations suggèrent que le patient a pu être en contact avec des rongeurs lors de son séjour en Afrique de l'Ouest, ont indiqué les CDC. Le virus de Lassa est endémique en Afrique de l'Ouest et se transmet par contact avec l'urine ou les excréments de rongeurs infectés.

Dans de rares cas, le virus peut se transmettre d'une personne à l'autre par contact direct avec le sang ou d'autres liquides corporels d'une personne malade, par les muqueuses ou par contact sexuel, précisent les CDC.

Les CDC collaborent avec les responsables de la santé publique des États pour identifier les personnes qui ont été en contact avec le patient après l'apparition de ses symptômes.

Rappels sur la fièvre de Lassa :

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique causée par un Arénaviridae le virus Lassa. Celui-ci est endémique dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, au Nigeria, en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, où des flambées épidémiques surviennent régulièrement et touche de 100 à 300 000 personnes par an dont 5 à 6 000 succombent.

Le principal réservoir du virus Lassa est un petit rongeur péri-domestique appelé Mastomys natalensis.

Le virus se transmet à l'homme par contact avec des aliments ou des articles ménagers contaminés par les urines ou des matières fécales des rongeurs. Un grand nombre de ces rongeurs vivent à proximité, voire à l'intérieur des habitations, et leur taux d'infection peut aller jusqu'à 80%. Les contacts entre l'homme et le réservoir infecté sont donc très fréquents dans les villages. Le virus peut aussi infecter l'organisme par une coupure ou une plaie ou lorsque des rats infectés sont préparés comme repas qui sont vendus le long des routes. La transmission se fait d'homme à homme par contact direct avec le sang, l'urine, les excréments ou autres sécrétions organiques d'une personne contaminée en particulier en contexte hospitalier. Le contact avec le virus peut aussi se produire par inhalation d'air contaminé par de fines particules en suspension qui contiennent des excrétions. La transmission peut se faire au niveau des laboratoires d'analyses. La transmission par voie sexuelle a été signalée.

Le risque pour le voyageur est extrêmement faible.

Le tableau clinique de la fièvre de Lassa est variable, depuis l'infection asymptomatique, très fréquente (80% des cas) à une fièvre hémorragique foudroyante. La maladie débute 6 à 21 jours après l'infection par des signes cliniques peu spécifiques : fièvre, vomissements, nausées, douleurs abdominales, céphalées, myalgies, arthralgies, asthénie. Dans les cas sévères, les symptômes s'aggravent ensuite, avec l'apparition d'oedèmes, de signes hémorragiques, d'épanchements péricardiques et pleuraux, et plus rarement d'encéphalites. Le patient décède dans un contexte de choc hypotensif et hypovolémique et de défaillances rénale et hépatique.

La fièvre de Lassa est d'une extrême gravité pour la femme enceinte, conduisant fréquemment au décès de la mère et systématiquement à celui du fœtus.

Aucun vaccin n'est actuellement disponible. Il n'existe aujourd'hui qu'un seul antiviral, la ribavirine, qui doit être administré très tôt après l'apparition des symptômes et dont l'efficacité reste peu démontrée.

Source : Center for Infectious Disease Research and Policy-University of Minnesota