République démocratique du congo : la combinaison d'infections virales respiratoires communes, de paludisme et de malnutrition à l'origine de l'épidémie qui frappe la province de Kango

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L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié le 27 décembre une mise à jour sur l'épidémie de maladie fébrile qui frappe la région de santé de Panzi dans la province du Kwango (nouvelles du 5 décembre et du 17 décembre 2024) en République démocratique du Congo (RDC). L'alerte avait été émise le 29 novembre 2024 après une augmentation du nombre de décès, en particulier chez les enfants de moins de cinq ans, à la suite d'une maladie fébrile accompagnées de toux, de faiblesse corporelle et d'un certain nombre d'autres symptômes compatibles avec des maladies respiratoires aiguës.

Au 16 décembre 2024 on dénombrait 891 cas identifiés sur des critères syndromiques et 48 décès. Les enfants de moins de cinq ans représentent 47 % de tous les cas et 54 % de tous les décès, alors qu'ils constituent environ 18 % de la population, ce qui reflète probablement une vulnérabilité accrue des jeunes enfants.

Au total, 430 échantillons comprenant des échantillons de sang, des écouvillons oropharyngés et nasopharyngés, des échantillons d'urine et de lait maternel ont été prélevés sur des cas suspects dans la zone de santé de Panzi et transportés à l'Institut national de recherche biomédicale (INRB) de Kinshasa. Sur les 88 tests de diagnostic rapide du paludisme effectués sur le terrain, 62% se sont révélés positifs. Sur 26 échantillons analysés par le test PCR BioFire Global Fever Panel (qui teste 18 pathogènes différents dont certaines fièvres hémorragiques virales), 65% ont été testés positifs pour Plasmodium falciparum.  En outre, 89 échantillons au total ont été testés au laboratoire de surveillance des maladies respiratoires de l'INRB : 64 étaient positifs pour des virus respiratoires communs, notamment la grippe A (H1N1, pdm09) (n=25), les rhinovirus (n=18), le SARS-COV-2 (n=15), les coronavirus humains (n=3), les virus parainfluenza (n=2) et l'adénovirus humain (n=1). D'autres tests de laboratoire sur les échantillons collectés, y compris des analyses virologiques et bactériennes, sont toujours en cours.

L'OMS conclut que les enquêtes en cours et les premiers résultats de laboratoire suggèrent qu'une combinaison d'infections respiratoires virales communes et de paludisme à P. falciparum, aggravée par une malnutrition aiguë, a entraîné une augmentation des infections graves et des décès. La zone touchée a connu une détérioration de la sécurité alimentaire au cours des derniers mois, avec des niveaux croissants de malnutrition aiguë.

Source : Organisation mondiale de la Santé