Inde : "d'épidémie" de syndrome de Guillain Barré dans le district de Pune (Maharashtra)
En Inde, 59 cas de syndrome de Guillain-Barré (SGB) ont été identifé dans le district de Pune (Maharashtra). Douze d'entre eux sont sous assistance respiratoire.
Selon les données du département de la santé de l'État, 33 des 59 patients viennent des zones rurales du district de Pune, 11 des limites de la municipalité et 12 de la municipalité de Pimpri Chinchwad. Trois patients viennent d'autres districts.
Onze enfants atteints de SGB sont âgés de 0 à 9 ans et 12 sont des adolescents âgés de 10 à 19 ans. Sept patients sont âgés de 20 à 29 ans, tandis que huit patients sont âgés de 30 à 39 ans et de 40 à 49 ans. Cinq patients appartiennent à la tranche d'âge 50-59 ans, sept à la tranche d'âge 60-69 ans et une personne à la tranche d'âge 70-80 ans. Trente-huit hommes et vingt-et-une femmes ont été diagnostiqués avec le SGB et admis dans différents hôpitaux.
L’origine de ces cas fait l'objet d'une enquête. Cette maladie neurologique aiguë n'est pas contagieuse et est considérée comme une complication de maladies antérieures, telles que les maladies gastro-intestinales ou respiratoires, qui surviennent quelques semaines avant l'apparition des symptômes. La population a été invitée à faire bouillir l'eau de boisson et à éviter de consommer des aliments périmés ou non couverts.
Rappels sur le syndrome de Guillain Barré
Le Syndrome de Guillain Barré, également appelé polyradiculonévrite démyélinisante inflammatoire aiguë (PDIA), est une maladie neurologique auto-immune. Il s’agit de la neuropathie aiguë paralysante la plus fréquente (taux d’incidence de 1,1 / 100 000). Le SGB peut survenir à tout âge, avec deux pics d’incidence concernant d’une part les enfants et les jeunes adultes et d’autre part les sujets de plus de 55 ans.
Le SGB est souvent précédé d’une infection ou d’un autre stimulus du système immunitaire. Il s’agit le plus souvent d’infections virales des voies aériennes supérieures ou du système digestif ou d’agents infectieux plus spécifiques comme la grippe, Campylobacter jejuni, Haemophilus influenzae, Mycoplasma, les virus cytomégalovirus, Epstein-Barr et varicelle-zona, la dengue, l’encéphalite japonaise, le chikungunya, le virus West-Nile, l’hépatite E ou, plus récemment, le virus Zika et la Covid-19. Néanmoins, l'absence d'infection précédant le SGB n'exclut pas ce diagnostic, car les infections putatives ou d'autres stimuli immunologiques peuvent être infracliniques.
Le diagnostic de SGB doit être suspecté chez les patients qui présentent une faiblesse bilatérale d’évolution rapide des membres inférieurs et/ou des membres supérieurs en l'absence de signes d'atteinte du système nerveux central et d'autres causes évidentes de paralysie. Il s’agit d’une urgence diagnostique et thérapeutique pouvant engager le pronostic vital. L’évolution de la maladie est caractérisée en 3 phases : une phase d’extension des paralysies durant au maximum 1 mois, une phase de plateau de quelques jours à quelques mois, une phase de récupération plus lente sur plusieurs mois. Malgré le taux de mortalité autour de 5% et le risque de séquelles à long terme de 15-20%, le pronostic est globalement bon pour la plupart des patients atteints de SGB.
Le traitement comprend des mesures symptomatiques destinées à lutter contre les conséquences de la paralysie musculaire et nécessitant la proximité d’un service de réanimation (nursing, kinésithérapie, prévention des complications thromboemboliques, nutrition entérale si besoin, etc…), et des mesures spécifiques destinées à lutter contre le processus de démyélinisation et donc à limiter l’importance des paralysies. Ces mesures sont soit les échanges plasmatiques soit des immunoglobulines par voie intraveineuse (IgIV). Elles doivent être utilisées le plus tôt possible, durant la phase d’extension des paralysies.
Source : FluTrackers, The Indian Express