Le point sur les épidémies de choléra
En mars 2025 (semaines épidémiologiques 10 à 13), 32 985 nouveaux cas de choléra et de diarrhée hydrique ont été signalés dans 22 pays des trois Régions de l'OMS et 517 décès soit des diminutions globales respectives de 9% et 8% par rapport à février 2025.
Entre le 1er janvier et le 30 mars 2025, un total cumulé de 116 574 cas de choléra et de 1 514 décès ont été signalés dans les trois Régions de l'OMS. La Région africaine est celle qui a signalé le plus grand nombre de cas (66 689 cas ; 17 pays), suivie de la Région de la Méditerranée orientale (48 619 cas ; six pays) et de la Région de l'Asie du Sud-Est (1 266 cas ; cinq pays). Au cours de cette période, des décès dus au choléra ont été signalés dans la région africaine (1336 décès) et dans la région de la Méditerranée orientale (178 décès), mais aucun décès n'a été signalé dans la région de l'Asie du Sud-Est.
Région africaine
En mars 2025, la région a notifié 22 372 nouveaux cas (16 pays) et 504 décès (9 pays), soit des augmentations respectives de 15 % et 10% par rapport à février.
Au cours de cette période, les cas ont été signalé au Soudan du Sud (7709 cas, 174 décès), en République démocratique du Congo (RDC) (5679, 97 ), Angola (4036, 179), Ethiopie (1801, 15), Mozambique (1716, 18), Ghana (508, 2), Tanzanie (336, 5), Zimbabwe (240, 10), Zambie (136, 0), Nigeria (103, 0), Burundi (48, 0), Kenya (30 cas, 4 décès), Namibie (22, 0), Malawi (3 cas, aucun décès), Ouganda (3, 0), Togo (2, 0).
Du 1er janvier au 30 mars 2025, 66 689 cas de choléra ont été signalés dans 16 pays de la région africaine. Le plus grand nombre de cas a été signalé au Soudan du Sud (29 050), en RDC (15 785) et en Angola (9785). Au cours de la même période, 1 336 décès ont été signalés dans 14 pays, le plus grand nombre étant enregistré au Sud-Soudan (502), en Angola (383) et en République démocratique du Congo (297).
Région de la Méditerranée orientale
En mars 2025, la région a notifié 10 343 nouveaux cas de choléra et de diarrhée hydrique (4 pays) et 13 décès (2 pays), soit des diminutions respectives de 38 % et 87% par rapport à février. Par rapport au précédent bilan, le Kenya et la Namibie ont signalé de nouvelles flambées de choléra.
Au cours de cette période, les cas ont été signalé en Afghanistan (7130 cas, 2 décès), au Yémen (1278, 0), au Soudan (1253, 11) et en Somalie (682, 0).
Du 1er janvier au 30 mars 2025, 48 619 cas de choléra et de diarrhée hydrique ont été signalés dans cinq pays de la région de la Méditerranée orientale. Le plus grand nombre de cas a été enregistré en Afghanistan (21 533), au Yémen (11 507) et au Soudan (7894). Au cours de la même période, 178 décès ont été signalés dans quatre pays : Soudan (160), Yémen (9), Afghanistan (8) et Somalie (1).
Région de l'Asie du Sud-Est
En mars 2025, la région de l'Asie du Sud-Est a signalé 270 nouveaux cas de choléra / diarrhée hydrique (2 pays) et aucun décès, soit une augmentation de 3% du nombre de cas par rapport à février.
Les pays ayant signalé des cas sont le Myanmar (267 cas) et le Népal (3).
Du 1er janvier au 30 mars 2025, un total de 1266 cas de choléra et de diarrhée hydrique ont été signalés dans cinq pays de la région de l'Asie du Sud-Est. Le plus grand nombre de cas a été signalé au Myanmar (1096), au Népal (85) et au Bangladesh (80). Aucun décès n'a été signalé au cours de cette période
Aucun cas n'a été signalé dans les autres régions de l'OMS.
Si la baisse saisonnière de la transmission pendant les mois d'hiver peut expliquer en partie la réduction du nombre de cas dans certaines régions, les données globales sur le choléra restent incomplètes en raison de la sous-déclaration et des retards de déclaration. En outre, des événements météorologiques extrêmes et des conflits, tels que l'insécurité persistante en RDC, ont eu pour conséquence que certaines régions n'ont pas ou peu signalé les cas de choléra. Par conséquent, les données présentées ici sous-estiment probablement le véritable poids du choléra et doivent être interprétées avec prudence.
Les conflits, les déplacements massifs de population, les catastrophes naturelles et le changement climatique ont intensifié les épidémies, en particulier dans les zones rurales et les zones touchées par les inondations, où les mauvaises infrastructures et l'accès limité aux soins de santé retardent le traitement. Ces facteurs transfrontaliers ont rendu les épidémies de choléra de plus en plus complexes et difficiles à contrôler.
En mars, le stock moyen de vaccins oraux contre le choléra s'est stabilisé à 5,2 millions de doses, ce qui représente le quatrième mois consécutif au-dessus des cinq millions de doses nécessaires pour constituer un stock d'urgence à tout moment. Toutefois, la demande mondiale croissante continue de dépasser l'offre, ce qui entrave les efforts visant à contrôler les épidémies de choléra, à réagir rapidement à la propagation de la maladie et à mettre en œuvre des campagnes de prévention.
Source : Organisation mondiale de la Santé