Actualités sur les épidémies : Infection par le virus Nipah - Inde

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Description de la situation

En Inde, entre le 17 mai et le 12 juillet 2025, le Département de l'information et des relations publiques du gouvernement du Kerala a annoncé, par le biais d'une série de communiqués de presse officiels, quatre cas confirmés de virus Nipah (NiV), dont deux décès, dus à une infection par le virus NiV dans deux districts de l'État du Kerala. Parmi ces quatre cas, deux ont été signalés à Malappuram et deux dans le district de Palakkad. Il s'agit de la toute première épidémie dans ce district. Parmi les quatre cas, un a été signalé en mai (avec des symptômes apparus en avril) et trois en juillet (avec des symptômes apparus en juin (deux cas) et en juillet (un cas). 

Le premier patient était une femme adulte du district de Malappuram, dont les symptômes sont apparus le 25 avril. Elle a été admise dans un état critique dans un hôpital local de Malappuram, souffrant de fièvre, de toux et de détresse respiratoire due à l'aggravation des symptômes. Elle a été transférée en soins intensifs le 2 mai en raison d'un syndrome d'encéphalite aiguë. Des échantillons ont été prélevés et testés positifs au virus NiV au Calicut Medical College le 6 mai. Des tests de confirmation ont été effectués par l'Institut national de virologie de Pune, et les résultats ont été confirmés le 8 mai. 

La deuxième patiente, également une femme adulte du district de Malappuram, a présenté des symptômes le 23 juin et est décédée le 1er juillet. Elle a consulté plusieurs établissements de santé avant d'être transférée dans un établissement médical public, où une suspicion clinique de NiV a conduit à un prélèvement d'échantillons et à des analyses de laboratoire.

La troisième patiente, une femme adulte du district de Palakkad, a présenté des symptômes le 25 juin. Elle a consulté plusieurs établissements de santé avant d'être admise dans un hôpital polyvalent, où elle se trouve dans un état critique sous assistance respiratoire. Il s'agit du premier cas confirmé de NiV dans le district de Palakkad. 

Le quatrième cas, un homme adulte également du district de Palakkad, a présenté des symptômes le 6 juillet 2025. Il a consulté un médecin le jour même, a été admis dans un hôpital privé le 10 juillet, puis transféré dans un hôpital polyvalent le 11 juillet. Il est décédé le 12 juillet et son infection par le NiV a été confirmée. Il s'agit du deuxième cas confirmé dans le district de Palakkad. Les sources d'infection des cas font toujours l'objet d'une enquête. Aucun de ces cas ne semble être lié, ce qui suggère une propagation indépendante du réservoir naturel. Une présence significative de roussettes, réservoir connu du virus NiV, a été observée dans les zones touchées.

Evaluation du risque par l'OMS

Le nombre de cas récemment signalés dans l'État du Kerala est cohérent avec les tendances observées les années précédentes et n'est donc pas totalement inattendu. Cependant, il continue de souligner un risque localisé associé au NiV dans cette zone. À l'heure actuelle, le risque global pour la population nationale et régionale reste faible. Le premier foyer a été signalé en 2018 (23 cas, dont des cas confirmés et probables ; létalité : 91 %), suivi de foyers suivants en 2019 (un seul cas survivant), 2021 (un cas ; létalité : 100 %), 2023 (six cas, dont deux décès ; létalité : 33 %), 2024 (deux cas ; létalité : 100 %) et 2025. À ce jour en 2025, quatre cas confirmés de NiV ont été signalés, tous dans l'État du Kerala, les symptômes étant apparus en avril (un cas), juin (deux cas) et juillet (un cas). 

Ces événements récurrents de contagion soulignent le risque persistant de NiV au Kerala. De plus, des études ont montré que des roussettes ont été testées positives aux anticorps anti-NiV dans plusieurs autres États indiens, ce qui suggère que l'infection par NiV pourrait potentiellement émerger dans d'autres États.

Conseils de l'OMS

En l'absence de vaccin ou de traitement homologué contre le virus NiV, le seul moyen de réduire ou de prévenir l'infection est de sensibiliser les populations aux facteurs de risque et de les accompagner dans les mesures à prendre pour réduire leur exposition au virus. La prise en charge des cas doit se concentrer sur la fourniture rapide de soins de soutien et s'appuyer sur un système de laboratoire performant. Des soins de soutien intensifs sont recommandés pour traiter les complications respiratoires et neurologiques graves.

Les messages d'information de santé publique doivent être axés sur :

Réduire le risque de transmission des chauves-souris à l'homme : Les efforts de prévention de la transmission doivent d'abord viser à limiter l'accès des chauves-souris à la sève du palmier dattier et aux autres produits alimentaires frais. Le jus de palmier dattier fraîchement récolté doit être bouilli, et les fruits doivent être soigneusement lavés et pelés avant consommation. Les fruits présentant des signes de morsures de chauves-souris doivent être jetés. Les zones où les chauves-souris sont connues pour se percher doivent être évitées.

Réduire le risque de transmission interhumaine : Tout contact physique étroit et non protégé avec des personnes infectées par le virus NiV doit être évité. Il est recommandé de se laver régulièrement les mains après avoir soigné ou rendu visite à des personnes malades.

Contrôle de l'infection dans les établissements de santé

  • Les professionnels de santé qui soignent des patients suspectés ou confirmés d'infection, ou qui manipulent des échantillons prélevés sur ces patients, doivent appliquer en permanence les précautions standard de contrôle des infections. 
  • Des cas de transmission interhumaine ayant été signalés, notamment dans les établissements de santé, des précautions contre la transmission par contact et par gouttelettes doivent être appliquées en complément des précautions standard. Des précautions contre la transmission par voie aérienne peuvent être nécessaires dans certaines circonstances. 
  • Les échantillons prélevés sur des personnes et des animaux suspectés d'infection par le virus NiV doivent être manipulés par du personnel qualifié travaillant dans des laboratoires équipés.

L'OMS ne recommande aucune restriction aux voyages et/ou aux échanges commerciaux avec l'Inde sur la base des informations actuellement disponibles.

Source ; Organisation mondiale de la Santé

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