L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) met en évidence une augmentation des cas de gonorrhée résistante aux antibiotiques.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié les résultats du programme de surveillance renforcée de la résistance aux antimicrobiens contre la gonorrhée pour l’année 2024. Ces données proviennent de 12 pays répartis dans cinq régions de l'OMS : l’Afrique du Sud, le Brésil, le Cambodge, l’Inde, l’Indonésie, le Malawi, les Philippines, le Qatar, la Suède, la Thaïlande, l’Ouganda et le Viêt Nam.
En 2024, 3 615 épisodes d’urétrite chez 3 497 patients ont été inclus dans la surveillance :
- Région du Pacifique occidental de l’OMS – 1 879 épisodes (52 %) : 1 002 (28 %) aux Philippines, 436 (12 %) au Viet Nam, 341 (9 %) au Cambodge et 100 (3 %) en Indonésie ;
- Région africaine de l’OMS – 1 025 épisodes (28 %) : 419 (12 %) en Afrique du Sud, 282 (8 %) en Ouganda, 242 (8 %) au Zimbabwe, 55 (2 %) au Malawi et 27 (1 %) en Côte d’Ivoire ;
- Région Asie du Sud-Est de l'OMS – 483 épisodes (13 %), tous en Thaïlande ;
- Région Méditerranée orientale de l'OMS – 130 épisodes (4 %), tous au Qatar ;
- Région des Amériques de l'OMS – 98 épisodes (2 %), tous au Brésil.
Les principales caractéristiques des patients étaient les suivantes :
- L'âge médian des personnes était de 27 ans (extrêmes de 12 à 94 ans) ;
- 8 % des cas ont déclaré avoir pris des antibiotiques au cours des deux semaines précédentes ;
- 19 % ont déclaré avoir voyagé au cours des 30 derniers jours dont 17 % à l'intérieur de leur pays ;
- parmi les cas d'urétrite, 20 % étaient des hommes ayant des rapports sexuels uniquement avec des hommes ;
- des partenaires sexuels multiples au cours des 30 derniers jours ont été déclarés dans 42 % des cas ;
- parmi tous les cas, 4 % ont déclaré ou ont été testés positifs au VIH et 9 % ont déclaré avoir une infection sexuellement transmissible (IST) concomitante. Pour 50 % et 26 % des participants, le statut VIH et/ou IST concomitante était inconnu.
Le nombre total d'infections à Neisseria gonorrhoeae confirmés par culture était de 2 429, 2 420 souches (99,5 %) ayant fait l'objet d'un antibiogramme.
Entre 2022 et 2024, la résistance au ceftriaxone est passée de 0,8% à 5 %, la résistance au céfixime est passée de 1,7 % à 11 %n et la résistance à l’azithromycine est passée de 0,5% à 4 %.
En 2024, les taux de résistance les plus élevés à la ceftriaxone, au céfixime et à l’azithromycine ont été observés au Cambodge (respectivement 4 %, 40 % et 12 %) et au Viêt Nam (respectivement 24 %, 38 % et 9 %). Une résistance à l’azithromycine a également été rapportée en Côte d’Ivoire (25 %), au Brésil (22 %), en Afrique du Sud (4 %), au Zimbabwe (2 %), au Qatar (1 %) et en Thaïlande (1 %).
La résistance à la ciprofloxacine était de 95 % dans les neuf pays ayant réalisé des tests de sensibilité à la ciprofloxacine (Cambodge, Inde, Indonésie, Malawi, Philippines, Qatar, Suède, Thaïlande, Ouganda).
Les données relatives au traitement de la gonorrhée indiquent le maintien de la bithérapie : 50 % des patients ont reçu une bithérapie à base de ceftriaxone et d'azithromycine, 17 % une bithérapie à base de céfixime et d'azithromycine, et 16 % une bithérapie à base de ceftriaxone et de doxycycline.