France : l’adhésion vaccinale reste élevée mais s’effrite avec des disparités socio-économiques marquées ; les réticences à la vaccination augmentent mais restent inférieures à celles observées avant le covid 19
Le Baromètre de Santé publique France pour l'année 2024 vient d'être mis en ligne. Cette enquête assure le suivi de l’adhésion vaccinale depuis 2000 en France hexagonale auprès des adultes de 18 à 75 ans. Depuis 2010, Santé Publique France étudie également l’opinion publique sur les vaccins en interrogeant la population sur ses réticences à des vaccinations spécifiques.
Adhésion à la vaccination
En 2024, 80,1 % des 18-79 ans se déclarent favorables à la vaccination en général, dont 24,9 % déclarent y être très favorables.
L’adhésion à la vaccination, ne diffère pas selon le sexe. En revanche, l'adhésion est plus importante :
- aux âges extrêmes (82,1% chez les 18-29 ans et 81,1% chez les 70-79 ans ;
- parmi les personnes ayant un niveau de diplôme supérieur au Baccalauréat (87,2 % versus 73,8 % pour les personnes les moins diplômées) ;
- chez les personnes les plus aisées (88,3% versus 70,1% chez les personnes les moins à l’aise financièrement).
Le niveau d'adhésion varie selon les Régions. Celui ci est réparti selon un gradient ouest/sud-est dans l'Hexagone. En Île-de-France, l'adhésion vaccinale (82,9 %) est significativement supérieure à la moyenne des autres régions. En région PACA et en Corse l'adhésion vaccinale (respectivement 77,8 % et 76,1 %) est significativement inférieure aux autres régions.
Dans les départements et régions d’outre-mer, à l’exception de la Guyane (taux d'adhésion de 79,4 %), la Martinique (58,4 %), la Guadeloupe (63,2 %) et La Réunion (73,6 %), se déclarent nettement
moins favorables à la vaccination en général.
Évolution de l'adhésion vaccinale
L'adhésion vaccinale a diminué par rapport à 2021 où elle était globalement de de 83,7% avec 37,3% de personnes se déclarant très favorables à la vaccination.
Cette chute de l'adhésion vaccinale a concerné de manière identique les hommes et les femmes. L'adhésion vaccinale a augmenté chez les plus jeunes (83,7 % en 2024 versus 79,9 % en 2021), mais a chuté nettement chez les personnes de plus de 45 ans, la différence maximale concernant les 55-64 ans (79,2 % en 2024 versus 85,3 % en 2021).
L'adhésion a diminué quel que soit le niveau de formation. Si l'adhésion est restée stable chez les personnes déclarant les revenus les plus bas, elle a légèrement diminué chez les autres (89,1% en 2024 vs 90,4% en 2021)
Réticences à la vaccination
En 2024, 36,7 % des personnes se déclarent défavorables à certaines vaccinations.
Cette réticence est plus élevée chez les femmes (39,0 %) que chez les hommes (34,3 %), ce différentiel entre les sexes augmentant avec l'âge (chez les 70-79 ans le taux de réticence est de 26,9% chez les homme contre 34,6% chez les femmes).
Le niveau de réticence est plus élevée
- parmi les personnes déclarant une situation financière difficile (47,5 %) par rapport à celles déclarant être à l’aise financièrement (25,5 %),
- chez les personnes déclarant un niveau supérieur au Baccalauréat. (30,7% contre 40,8% chez les personnes sans diplôme ou ayant un diplôme inférieur au Baccalauréat).
En France, les réticences portent en 2024 sur les trois vaccins suivants : ceux contre le Covid 19 (25 %), la grippe (7 %), et les hépatites (2 %).
Evolution des réticences
En 2024, les réticences à la vaccination sont supérieures à celles rapportées en 2021 (33% vs 36,7%). Cette proportion reste cependant inférieure aux réticences importantes observées avant la pandémie de Covid 19, atteignant plus de 42 % en 2016 et 39 % en 2017.
On constate que depuis la pandémie, et toujours en 2024, la vaccination contre le Covid 19 rassemble une proportion importante de réticences à la vaccination, loin devant la vaccination antigrippale. L'enquête CoviPrev menée en septembre 2024, montrait notamment des réticences à la réalisation de la vaccination contre la Covid-19 en lien avec la perception d’un manque de recul sur le vaccin, l’inquiétude liée aux effets secondaires que pourrait provoquer cette vaccination, ainsi que la remise en question de son efficacité, en regard d’une circulation du virus toujours active.
Source : Baromètre de Santé publique France : résultats de l’édition 2024. Saint-Maurice : Santé publique France ; 2025 : 200 p. Disponible à partir de l’URL : http://www.santepubliquefrance.fr