Le paludisme en Guyane: état des lieux
En Guyane, les 2 grands foyers historiques correspondent aux 2 régions frontalières le long des fleuves Maroni à l'Ouest(Surinam) et Oyapock à l'Est (Brésil). Trois des 5 espèces de Plasmodium humain sont endémiques: P. falciparum et P. vivax sont largement répandus et l'on observe quelques cas autochtones de P. malariae. Au cours des 7 dernières années, l'incidence du paludisme a diminué en Guyane en passant de 22‰ en 2005 à 5‰ en 2011 pour les données disponibles à ce jour. La nette diminution observée en 2010 se confirme en 2011. La proportion des accès a P. falciparum a diminué de 2005 à 2011, passant de 46% en 2005 a 30% en 2011, l'espèce P. vivax est devenue majoritaire.
A l'intérieur du département, même si on observe une baisse notable du nombre d'accès palustre depuis 2005, la majorité des foyers actifs sont actuellement localisés à proximité des lieux de migration et particulièrement ceux en rapport avec l'orpaillage : les foyers du Moyen et Haut Maroni (communes de Maripasoula, Papaichton et Grand Santi; rivières Inini, Abounami et Tampock); Régina (rivière Approuague) et Roura (dont Cacao) ; St Elie (dont rivière haute Sinnamary) et Saul ; et le foyer de l'Oyapock (communes de Camopi et Trois Sauts; rivières Camopi et Sikini).
Sur la zone du littoral où se situe la grande majorité de la population, les cas signalés sont généralement des cas importés des foyers endémiques de l'intérieur, excepté dans certaines zones de transmission autochtone déjà bien identifiées: la rivière Mana, Kourou (sur la route du Degrad Saramaca, en particulier le PK 6), Montsinery, Macouria et Matoury (dans les quartiers de la Chaumiere, Cogneau-Lamirande, Stoupan et le Larivot par exemple).
Pour les voyageurs à destination de la Guyane la prescription systématique d'un traitement antimalarique préventif n'est pas justifiée. Le traitement préventif doit être dicuté en fonction du lieu de séjour et de la durée du séjour en zone d'endémie palustre.
Source: Institut de veille sanitaire.