Pas de campagne publicitaire en vue pour les vaccins
Un nouvel avis "relatif à la liste des vaccins pouvant faire l'objet de campagnes publicitaires non institutionnelles auprès du grand public" vient d'être publié sur le site Internetdu Haut Conseil de la santé publique (HCSP, instance gouvernementale d'expertise en santé publique).
La loi n°2011-2012 du 29 décembre 2011, relative au renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé, stipule que les campagnes publicitaires non institutionnelles auprès du public pour des vaccins soumis à prescription médicale ou remboursables ne sont autorisées que s'ils figurent sur une liste de vaccins établie pour des motifs de santé publique.
Dans un contexte de défiance envers l'industrie pharmaceutique, le HCSP estime que cette liste ne doit contenir aucun vaccin ; en d'autres termes, aucune vaccination ne devrait faire l'objet de campagnes publicitaires de l'industrie pharmaceutique.
Des données concordantes, en France et à l'étranger, confirment en effet que l'image renvoyée par l'industrie pharmaceutique n'est pas bonne, aussi bien dans le grand public que chez les médecins, et confortent dans l'idée que des campagnes publicitaires sur les vaccins pourraient en définitive avoir un effet négatif vis-à-vis de l'adhésion aux vaccinations. En particulier, une étude réalisée aux Etats-Unis a porté sur la publicité liée à la vaccination des garçons contre le papillomavirus : 544 parents d'adolescents ont été invités à visionner un message publicitaire encourageant à la vaccination et comportant le logo d'une firme pharmaceutique, des Centers for Disease Control and Prevention (CDC), d'une association de lutte contre le cancer ou sans logo. Les messages publicitaires sont plus appréciés et considérés comme plus crédibles lorsqu'ils sont identifiés comme ne provenant pas des firmes pharmaceutiques. Les parents qui ont correctement identifié l'origine industrielle des messages publicitaires sont moins motivés à faire vacciner leurs enfants en raison de l'absence de confiance dans les messages délivrés.
Le HCSP propose de contribuer à la mise en place de procédures permettant des actions de communication indépendantes des firmes. Celles-ci nécessiteraient la consultation d'un panel de personnes représentant les différents acteurs de la vaccination incluant les associations d'usagers et les professionnels de santé.
Source : Haut Conseil de la santé publique (HCSP).